Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Jacques Rouxel (c) D.R. JACQUES ROUXEL
Décorateur
Entretien réalisé
à Paris, le 17 juin 2003
par Alexandre TSEKENIS


Les décors de Jacques Rouxel naviguent entre le polar contemporain (Regarde les hommes tomber, Zonzon, Une affaire privée…) et les reconstitutions d’époque chères à Jean-Paul Rappeneau, tel son dernier opus, Bon voyage. En lui décernant le César du meilleur décor pour Lautrec, la profession, qui souvent distingue les constructions spectaculaires, a récompensé un film entièrement tourné en décors naturels.

 

  Cyrano de Bergerac (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pour un projet de film, qui vous contacte en premier ? Le réalisateur, le producteur ?

Jacques Rouxel : Tous les réalisateurs n’ont pas leur décorateur attitré. Ce sont souvent les producteurs qui nous appellent en s’appuyant sur les films précédents, sur le bouche-à-oreille. Nous sommes mis en concurrence et l’on ne nous le cache pas : « Nous rencontrons d’autres personnes en ce moment ».

C’est au réalisateur que revient la décision finale, mais le producteur influe sur le choix du lieu de tournage, le choix des chefs de poste - donc, du chef décorateur. Tout en étant responsable de la qualité globale du film, le producteur veille bien sûr à rentrer dans un plan de financement. C’est la recherche d’un juste équilibre entre l’aspect financier et l’artistique. Je pense que l’artistique doit être déterminant, car les problèmes d’argent, ça peut se résoudre, on arrive à entrer dans le budget décor si on sait s’entourer de collaborateurs carrés et vigilants.

Les rencontres et le feeling jouent un rôle très important. J’ai fait mon premier film en tant que chef déco pour Didier Haudepin, que j’avais rencontré à la SFP, quand j’y faisais des « piges » en tant que peintre. Pour gagner ma vie, je venais faire une découverte, un fond peint, des faux marbres… Dans le cas de Jean-Paul Rappeneau, il m’a contacté pour Cyrano après qu’une de ses collaboratrices a vu mon travail pour La soule, qui était un film d’époque.


Objectif Cinéma : Vous vous destiniez à la peinture ?

Jacques Rouxel : Ma première passion était le dessin, la gravure. Après les Beaux-arts en province, j’ai fait les Arts appliqués, et obtenu le diplôme national d’architecture intérieure. Mais je voulais être artiste et en sortant de l’école, j’ai fait de la gravure et exposé une année de mon travail.

J’ai réalisé l’existence des professions du décor en entrant sur un plateau de cinéma. Jusque-là, je n’en avais pas vraiment conscience, bien que travaillant dans un domaine artistique.