Objectif
Cinéma : Vous poussez
très loin les limites de la provocation. Etes-vous consciente
que votre film risque de beaucoup choquer ?
Shu Lea Cheang :
Ah, t’as trouvé le film choquant ?
Je ne pense vraiment pas que le film soit extrême ni même
choquant. J’ai essayé avec Iku de faire un film X populaire
dans le sens où il n’exclut pas les femmes. Ce qui est vraiment
dérangeant, c’est plus tout ce qui tourne autour de la trans-sexualité.
J’espère que la mentalité des gens concernant la sexualité
et ses déviances a évolué. Dans un film porno « classique
», tu as des hommes avec des femmes, des femmes entre elles
mais jamais des hommes entre eux. Je pense aussi que parfois
les hommes peuvent avoir des fantasmes pour d’autres hommes.
En montrant cette réalité, je n’ai pas eu envie d’offenser,
encore moins de choquer gratuitement.
Objectif Cinéma :
Comment s’est passé l’accueil du film
en festival ?
Shu Lea Cheang : En
réalité, cela dépend. Au festival de Sundance, certaines personnes
étaient outrées et se sont levées de leur siège précipitamment.
Au festival Fantasia de Montréal, les gens ont été captivés.
En Argentine, on a eu une audience agitée. Quant à mon passage
en France, au festival de Créteil, les féministes ont carrément
attaqué le film parce qu’il y avait trop d’érections.
Objectif Cinéma :
Des réalisateurs à l’instar de Catherine
Breillat défendent votre film. Concernant cette cinéaste,
l’avez-vous déjà rencontrée ou même vue quelques-uns de ces
films ?
Shu Lea Cheang : Oui,
bien sûr, j’adore ses films. J’ai eu une discussion passionnante
avec elle au festival de Créteil en 2001. C’est quelqu’un
de très ouvert, de direct aussi. Je suis très heureuse qu’elle
apprécie mon travail.
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2000
Iku (l’orgasme) avec Ayumu Tokito, Maria
Yumeno
1994
Fresh Kill
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