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Mika Kaurismaki (c) D.R. MIKA KAURISMÄKI
Réalisateur
Entretien réalisé
par Julie REMY

Mika Kaurismäki vit une partie de l'année à Rio de Janeiro, où il a ouvert un bar musical, mais il n’a certainement pas l’air brésilien. Ce grand viking blond aux yeux bleus a tout de même roulé sa bosse. Cela fait douze ans qu'il arpente ce pays, où il s'est installé en 1989. Conquis par la beauté des lieux, il a réalisé trois films qui se déroulent ou ont été produits au Brésil (Amazonas en 1990, Tigrero en 1994 et Sambolico en 1996). À la différence des Brésiliens, qui selon lui « disent beaucoup de blabla», Kaurismäki reste un homme tranquille, peu bavard, qui s’exprime de façon hachée, comme à regret. Mais petit à petit, il a intégré les mœurs brésiliennes et la Finlande est devenue pour lui de plus en plus exotique.

Cette interview sur la culture brésilienne et sa musique m'a convaincue : quand je serai grande, je veux être ethnomusicologue !



  Moro No Brasil (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pour moi la grande révélation de ce film, c’est le chanteur Seu Jorge. Il garde une sorte d’humour, de causticité, malgré son enfance passée dans les rues de Rio. C’est la musique qui a transformé sa destinée...

Mika Kaurismäki : Oui, sans cela, il aurait pu mourir, je crois.


Objectif Cinéma : Comment les Brésiliens peuvent à la fois être si amicaux et violents ? Comme dit la chanson de Gabriel Moura dans le film, les gens peuvent à la fois te donner leur chemise et t’enlever la vie...

Mika Kaurismäki : Je ne crois pas que les Brésiliens soient si violents. Il s’agit d’une petite minorité. Le problème, c’est que la police est corrompue. Si la police était normale, il y aurait moins de violence. Mais aussi les Européens sont arrivés, il y a 500 ans, ils ont volé les richesses de la nature, mais les colons ne se ne sont pas souciés d’éduquer le peuple local. La mentalité au Brésil, c’est de se dire : « Si le président n’est pas honnête, alors pourquoi le serais-je ? » Cela semble tellement plus facile de gagner sa vie en étant malhonnête. Mais mon film montre que la musique fait partie des solutions.


Objectif Cinéma : Oui, avec Seu Jorge et Ivo Meirelles, vous montrez des modèles pour les jeunes qui veulent sortir de la favela...

Mika Kaurismäki : Oui, c’est très important pour toute la communauté.