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Valeria Bruni-Tedeschi (c) D.R. VALERIA BRUNI-TEDESCHI
Réalisatrice
Entretien réalisé
à Yokohama, en juillet 2003
Par Stephen SARRAZIN


Première rencontre avec cette belle actrice, comédienne fidèle aux auteurs, et maintenant réalisatrice, qui arrive avec un peu de retard. Tout d'abord la stagiaire japonaise du festival de Yokohama vient s'excuser, puis c'est au tour d'une attachée de presse d'Unifrance qui m'explique qu'elle est arrivée la veille, le décalage horaire, etc.   Elle entre dans la chambre, entourée par les gens du planning, comment suivre le défilé des entretiens. Valeria Bruni-Tedeschi aura la gentillesse à mon égard de faire patienter un groupe de dames afin de pouvoir terminer l'entretien agréablement. Je retiens le contact à la fois ferme et soyeux de sa poignée de main, qui gardait les traces d'une crème pour le visage, qui restait frappant malgré ses immenses lunettes fumées Gucci...  


LA FANTAISIE PERMET D’ALLER VERS LA SENSUALITE


  Il est plus facile pour un chameau (c) D.R.
Objectif Cinéma : Je crois qu'il faudra aller un peu vite, je voulais vous demander...

Valeria Bruni-Tedeschi : Oui, je suis vraiment désolée, le réveil... ça vous ennuie si on éteint la climatisation ?


Objectif Cinéma : Pas du tout. Je voulais commencer en parlant du casting du film, que je trouve fort intéressant. D'une part, vous faites appel à des acteurs très types, des leading men des années 80, Lambert Wilson et Jean-Hugues Anglade, alors que vous-même et Chiara Mastroiani faîtes davantage années 90. Je me demandais combien de temps vous aviez mis à le mettre en place, à préparer le film.

Valeria Bruni-Tedeschi
 : Tout a pris beaucoup de temps, non seulement le casting, mais aussi le financement, la préparation, en écrivant le scénario et au fur et à mesure en faisant des essais sauvages, chez moi, en compagnie du directeur de casting qui m'a beaucoup aidée. Tout le monde autour de moi me conseillait d’ailleurs une longue préparation, puisque je n'avais jamais fait de courts-métrages auparavant. Ce fut une période très précieuse de comprendre comment j’allais jouer et diriger les autres.   J'ai rencontré des tas de comédiens, d'actrices. Mais pour Chiara, le choix s'est fait très vite, pour deux raisons : tout d'abord parce qu'elle avait cette capacité d'auto-ironie qui me semblait être la condition sine qua non pour faire mon film. La deuxième chose chez Chiara, c'est sa grande tendresse, et c'était important dans la mesure où cela donnait le ton pour les autres comédiens, comme Lambert Wilson, qui se laissait aller à un côté très enfantin.   Sinon, savoir si ce sont des comédiens des années 80, 90, ça, c'est pas du tout mon problème. Je ne posais pas ce regard-là sur eux. J'allais vers des gens qui pouvaient entrer dans ma musique, qui pouvaient s'y accorder.