Annuaire boutique
Librairie Lis-Voir
PriceMinister
Amazon
Fnac

     


 

 

 

 

 
Cédric Klapish (c) D.R. CEDRIC KLAPISCH
Réalisateur
Entretien réalisé
à Paris le lundi 3 mars 2003
Par Pauline GUILMOT


CEDRIC KLAPISCH ET LA MUSIQUE

On n’est pas là pour vous convaincre des talents de réalisateur et de scénariste de Cédric Klapisch. Si vous pensez que le polar Ni pour ni contre (bien au contraire) est réussi, le DVD édité par Opening l’est forcément. Achetez. Si vous pensez qu’il est raté, c’est que vous n’avez pas d’oreille(s). Consultez puis achetez (le DVD, toujours) et ré-écoutez le avec les images. Que percevez-vous ?… Comme une mélodie de l’image, dans ce film, non ? Si oui, tout va bien. Sinon, réessayez jusqu’à ce que vous soyez bien convaincus de la très grande qualité de la bande originale du film, fruit du minutieux travail de Loïk Dury, déjà auteur de trois BO de films de Cédric Klapisch et à propos duquel le réalisateur dit justement : « Je suis très heureux de la façon dont on travaille ensemble. Il n’y a pas seulement le résultat que je trouve extraordinaire, il y a aussi le fait que je puisse écouter en boucle cette musique…celle de Ni pour ni contre (bien au contraire)…J’en suis complètement fan ! ». Fan ? Moi aussi.



  Ni pour ni contre (c) D.R.

Objectif Cinéma : Avant d’en venir à Ni pour ni contre (bien au contraire), parlons de la place de la musique dans votre travail et du rôle de la bande originale dans votre filmographie. Tout d’abord… pourquoi tant de personnages pratiquent ou écoutent de la musique dans vos films ?

Cédric Klapisch :  Parce que la musique fait partie de la vie. La musique est partout, elle a cette place très privilégiée parmi tous les arts : on peut partir pour travailler le matin en fredonnant une chanson, j’aime l’idée que la musique accompagne les gens dans leur quotidien.

Ensuite, dans ma vie, j’ai toujours eu de l’affection d’une part pour les musiciens et d’autre part pour la musique. Si les personnages de mes films ont souvent un rapport à la musique,  c’est pour dire que la figure de l’artiste loin du monde et loin de la vie n’est pas mienne…Les musiciens chantent dans la rue et sont d’ailleurs peut-être plus présents qu’un réalisateur, qu’un peintre ou qu’un romancier. Sinon, en ce qui me concerne, j’ai toujours été un gros « écouteur » de musique parce que je n’en ai pas fait beaucoup dans ma vie…


Objectif Cinéma : Et c’est un regret ?

Cédric Klapisch :  Ah oui, un énorme regret, un de mes plus gros : j’aimerais beaucoup savoir bien jouer d’un instrument. A 17 ans, j’ai joué de la clarinette pendant un an et demi mais je ne prenais pas de cours : j’ai été idiot car j’aurais adoré. Je m’étais dit que c’était trop tard. Alors, pendant qu’on y est, je passe un avertissement à tous les gens qui ont dix-sept ans, c’est le bon âge pour commencer, parce qu’après…on regrette. J’adorerais passer mes soirées une guitare à la main…Il y a une sorte de diktat qui veut que pour très bien jouer d’un instrument, on doit commencer à le pratiquer à partir de 5, 6 ans…Effectivement, si on veut devenir Mozart, on a tout intérêt à commencer à 3 ans, mais certaines personnes jouent merveilleusement bien d’un instrument en ayant commencé à 17 ans, puisque tout est lié au plaisir de la musique. Dans un pays comme l’Irlande, tout le monde sait jouer d’un instrument ! Quand j’ai travaillé avec Philippe Eidel sur Un air de famille ou avec Loïk Dury sur les trois derniers films, j’ai eu un plaisir intense de voir ces musiciens composer. D’ailleurs, je n’arrivais pas à les laisser travailler seuls (rires) !