CEDRIC KLAPISCH
ET LA MUSIQUE
On n’est pas là pour vous convaincre des talents de réalisateur
et de scénariste de Cédric Klapisch. Si vous pensez que le
polar Ni pour ni contre (bien au contraire) est réussi,
le DVD édité par Opening l’est forcément. Achetez. Si vous
pensez qu’il est raté, c’est que vous n’avez pas d’oreille(s).
Consultez puis achetez (le DVD, toujours) et ré-écoutez le
avec les images. Que percevez-vous ?… Comme une mélodie
de l’image, dans ce film, non ? Si oui, tout va bien.
Sinon, réessayez jusqu’à ce que vous soyez bien convaincus
de la très grande qualité de la bande originale du film, fruit
du minutieux travail de Loïk Dury, déjà auteur de trois BO
de films de Cédric Klapisch et à propos duquel le réalisateur
dit justement : « Je suis très heureux de la
façon dont on travaille ensemble. Il n’y a pas seulement le
résultat que je trouve extraordinaire, il y a aussi le fait
que je puisse écouter en boucle cette musique…celle de Ni
pour ni contre (bien au contraire)…J’en suis complètement
fan ! ». Fan ? Moi aussi.
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Objectif Cinéma :
Avant d’en venir à Ni pour ni contre (bien au contraire),
parlons de la place de la musique dans votre travail et du
rôle de la bande originale dans votre filmographie. Tout d’abord…
pourquoi tant de personnages pratiquent ou écoutent de la
musique dans vos films ?
Cédric Klapisch : Parce que
la musique fait partie de la vie. La musique est partout,
elle a cette place très privilégiée parmi tous les arts :
on peut partir pour travailler le matin en fredonnant une
chanson, j’aime l’idée que la musique accompagne les gens
dans leur quotidien.
Ensuite, dans ma vie, j’ai toujours eu de l’affection d’une
part pour les musiciens et d’autre part pour la musique. Si
les personnages de mes films ont souvent un rapport à la musique,
c’est pour dire que la figure de l’artiste loin du monde et
loin de la vie n’est pas mienne…Les musiciens chantent dans
la rue et sont d’ailleurs peut-être plus présents qu’un réalisateur,
qu’un peintre ou qu’un romancier. Sinon, en ce qui me concerne,
j’ai toujours été un gros « écouteur » de musique
parce que je n’en ai pas fait beaucoup dans ma vie…
Objectif Cinéma : Et
c’est un regret ?
Cédric Klapisch : Ah oui,
un énorme regret, un de mes plus gros : j’aimerais beaucoup
savoir bien jouer d’un instrument. A 17 ans, j’ai joué de
la clarinette pendant un an et demi mais je ne prenais pas
de cours : j’ai été idiot car j’aurais adoré. Je m’étais
dit que c’était trop tard. Alors, pendant qu’on y est, je
passe un avertissement à tous les gens qui ont dix-sept ans,
c’est le bon âge pour commencer, parce qu’après…on regrette.
J’adorerais passer mes soirées une guitare à la main…Il y
a une sorte de diktat qui veut que pour très bien jouer d’un
instrument, on doit commencer à le pratiquer à partir de 5,
6 ans…Effectivement, si on veut devenir Mozart, on a tout
intérêt à commencer à 3 ans, mais certaines personnes jouent
merveilleusement bien d’un instrument en ayant commencé à
17 ans, puisque tout est lié au plaisir de la musique. Dans
un pays comme l’Irlande, tout le monde sait jouer d’un instrument !
Quand j’ai travaillé avec Philippe Eidel sur Un air de
famille ou avec Loïk Dury sur les trois derniers films,
j’ai eu un plaisir intense de voir ces musiciens composer.
D’ailleurs, je n’arrivais pas à les laisser travailler seuls
(rires) !
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