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Objectif Cinéma :
Vous avez la spécificité de faire
réagir vos personnages à la musique que nous entendons au
premier plan… Je pense à Henri dans la scène finale d’Un
air de famille ou encore à Xavier et Isabelle dans une
des chambres de L’Auberge espagnole…
Cédric Klapisch : Oui,
Bacri avec Caruso et son juke-box, Cécile et Romain à Barcelone…
Toujours mon idée : la musique fait partie de la vie…C’est
instinctif, chez moi, chez les gens. Dans Le péril jeune,
il y a une scène où un type essaie de jouer de la guitare
avec la musique de Ten years after : il s’agit
toujours de ce rapport à la musique qu’on écoute et qu’on
voudrait savoir jouer. Comme le personnage qui finit par poser
sa guitare et dit « moi, je ne jouerai jamais comme ça »,
j’ai fini par poser la clarinette (rires).
Objectif Cinéma :
Pourquoi aviez-vous choisi la clarinette d’ailleurs ?
Cédric Klapisch : Ah...parce
que j’aimais beaucoup le jazz à l’époque, surtout le jazz
« Nouvelle Orléans ». Puis j’avais un copain qui
jouait de la clarinette, il me l’a donné, et ça s’est fait
comme ça.
Objectif Cinéma : Vous
étiez très jazz, et maintenant, vous êtes très…quoi ?
Cédric Klapisch : J’écoute
tout, absolument tout. D’ailleurs, ça peut-être n’importe
quoi…«franchement n’importe quoi » (rires). Pour
l’Auberge espagnole, j’ai écouté beaucoup des fanfares
de corridas, je m’en suis acheté dix disques …Un autre moment,
ça va être plutôt du rock, de la variété, du jazz, du blues,
du rap…Je n’ai aucune frontière et c’est d’ailleurs au niveau
de la musique que je suis le plus éclectique. Je peux aimer
des choses extrêmement différentes, ce qui n’est ni le cas
en peinture ou en littérature !
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Objectif Cinéma :
Vous faites écouter à vos acteurs
la musique sur laquelle ils vont tourner ?
Cédric Klapisch : Ca dépend,
pour L’Auberge espagnole par exemple, pour la musique
de Daft Punk, Aerodynamic, je ne savais même pas si j’allais
pouvoir l’utiliser. Lors du tournage de la séquence où ils
sortent dans la rue complètement saouls, on écoutait la musique
avant le tournage proprement dit, et cette musique leur donnait
la pêche…Quand une musique est réussie, il y a quelque chose
de surnaturel, de sublime. Dans Peut-être, j’ai fait
jouer des scènes avec la musique du film…Ça met forcément
une ambiance. Puis, plus on donne d’indications à un acteur,
mieux ça marche. Je crois que sur Ni pour ni contre (bien
au contraire), j’ai fait entendre à Simon Abkarian « Mwashah »
de Hamza El Din, en disant : « J’aimerais bien
que ce soit la musique qui passe dans le kebab ».
En plus, c’est le genre de musique qu’il écoute : ça lui donnait
une indication sur son personnage et la tristesse profonde
qui le caractérise...
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