Objectif Cinéma : Comment vous est venue l’idée de situer cette sombre histoire dans un milieu équestre ?

Emilie Deleuze : Bonne question. A la base, il y avait des tâtonnements indécis. Je voulais que ça tourne autour du monde du cheval mais aussi de la génétique, de ses effets et des nouvelles possibilités que cela pouvait donner. J’ai trouvé le personnage du scientifique. Finalement, nous sommes allés plus loin : je voulais éviter de réaliser un truc prétentieux et parler de choses qui n’existent plus dans ce milieu-là. Et finalement, nous nous sommes rapprochés de cette liaison, du rapport de l’être humain avec les bêtes et surtout du thème de la bestialité.


Objectif Cinéma : On imagine bien que tourner avec des bêtes n’a rien d’évident. Lors de la scène du manège, la caméra va même jusqu’à frôler le cheval. N’aviez-vous pas peur d’une réaction imprévue ?

Emilie Deleuze : Oui. C’était tout le temps le cas. D’ailleurs les comédiens qui n’étaient pas préparés à ça balisaient. Les chevaux ne sont pas faciles à diriger, d’autant qu’ils pèsent environ chacun 500 Kilos. Pour le personnage de Mister V., nous avons utilisé sept chevaux, dont un qui était très inquiétant. Un jour de tournage, l’un d’entre eux s’est carrément échappé. Tourner avec un cheval n’est déjà pas évident, alors je te laisse imaginer lorsque l’un d’entre eux s’enfuit. Surtout qu’un cheval coûte très cher.