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Thierry Steff (c) D.R. THIERRY STEFF
Editeur & co-fondateur
des éditions Dreamland
Entretien réalisé
à Paris, en décembre 2003
Par Nicolas JOURNET


Un matin pluvieux. Rue Blanche. Dans sa boutique, au milieu de cartons de livres qui donnent l'impression qu'un déménagement est en cours, Thierry Steff évoque le sort de Dreamland, maison d'édition consacrée aux livres de cinéma qu'il a fondé avec des amis au milieu des années 90. En redressement judiciaire suite aux difficultés rencontrées par son distributeur, l'existence de Dreamland paraît bien compromise. Où comment l'imparfait se glisse naturellement dans la conversation.


DREAMLAND : LA FIN D’UN REVE ?

  Dreamland (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pour commencer, où en sont exactement les éditions Dreamland ?

Thierry Steff : Depuis octobre, nous sommes en redressement judiciaire. Cela fait suite aux problèmes que nous avons connus avec notre distributeur cet été. Nos livres ne sont plus livrés en librairie depuis juin, la mise en place des bouquins que nous avions prévus pour Noël n'a pas été effectuée. Nous n'avons donc plus de rentrées d'argent, à part les ventes directes au local ou sur Internet avec le site que nous avons créé. Mais ces bénéfices sont minimes : ils servent juste à payer le loyer et l'électricité ! Seul point positif : le redressement judiciaire permet de bloquer les dettes qui n'auraient pas manqué de s'accumuler. Ce qui nous arrive c'est le mauvais côté de l'indépendance.


Objectif Cinéma : Y a-t-il une chance pour que Dreamland continue son activité ?

Thierry Steff : Je dirais oui pour espérer ! Mais cela va être difficile. La conjoncture est difficile pour le monde de l'édition. Avec plus de huit cent romans qui paraissent à la rentrée, il est difficile d'émerger. Tout le secteur va mal, et les livres de cinéma ne font pas exception. Notre principal concurrent, Les Cahiers du cinéma, vend assez mal. Cela étant dit, il nous reste jusqu'au 28 décembre pour trouver un repreneur. Nous allons essayer d'intégrer une grosse maison d'édition ayant un réseau de distribution solide. Car en fait c'est la deuxième fois que nous connaissons des difficultés avec notre distributeur. Déjà, en 1997, nous avions failli déposer le bilan à cause du dépôt de bilan de Distique, notre premier distributeur. Mais à l'époque nous avions pu nous en sortir, car nous étions en contact avancé avec Vilo, un autre distributeur. Cette société nous paraissait sérieuse et proposait de meilleurs services. La faillite de Distique n'a fait que précipiter notre départ pour Vilo. Et, aujourd'hui, ce sont les problèmes de Vilo qui nous déstabilisent.