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Thierry Steff (c) D.R.

Objectif Cinéma : Avez-vous reçu des aides pour surmonter cette période difficile ?

Thierry Steff : Absolument rien. Rien du CNC ou de tous autres institutions, car le livre de cinéma ne les intéresse pas. Rien non plus de la part du Syndicat national de l'édition ou de la Confédération nationale du livre, si ce n'est des marques de compassion. Je n'ai même pas appelé la DRAC, parce que j'aurais eu une réponse identique. Ils disent tous ne rien pouvoir faire pour l'instant, tant que nos comptes sont dans le rouge. Mais nos comptes ne s'amélioreront pas d'un coup de baguette magique. Si personne ne nous aide maintenant, nous allons disparaître.


Objectif Cinéma : Ce doit être assez désespérant !

Thierry Steff : Oh oui, bien sûr. On entend les gens saluer l'efficacité et le nombre d'aides à la création d'entreprise, c'est du pipeau, c'est faux. Cela ne correspond pas à la réalité économique. Si un jeune me dit aujourd'hui qu'il veut se lancer en indépendant dans l'édition, je lui dirais que c'est de la folie, qu'il ne doit surtout pas faire cela. Mais bon, nous avons tenu neuf ans avec plus de 90 titres. Certes, il y a eu des hauts et des bas, des gros succès et de beaux échecs, mais nous n'avons pas à avoir honte de ce que nous avons fait durant toutes ces années.

  Thierry Steff (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pourquoi n'avez-vous pas davantage communiqué sur vos difficultés ?

Thierry Steff : C'est vrai, nous ne nous sommes pas lancés dans une démarche médiatique. Pas l'envie. Nous avons juste fait une intervention dans Livres Hebdo pour mettre les choses au point sur nos démêlés avec notre distributeur. Et puis, j'ai transmis quelques appels pour la constitution de lettres de soutien. Mais tout cela restant très léger.


Objectif Cinéma : L'aventure Dreamland a débuté de quelle manière ?

Thierry Steff : Avec deux amis, l'un spécialiste de la PAO, et l'autre s'occupant des aspects juridiques et de la compta, nous avons commencé à éditer en 1994. Moi, je venais de la pub. J'avais fait de la maquette une vingtaine d'années auparavant. Parce que j'avais créé plusieurs fanzines consacrés au dessin animé. D'ailleurs, au départ, Dreamland devait être axé sur l'édition de bouquins liés au dessin animé. Mais très vite on s'est élargi au cinéma. Pour plusieurs raisons. D'abord, parce que des propositions de bouquins sur le cinéma sont arrivées très rapidement. Ensuite, parce qu'en se basant uniquement sur l'animation, nous n'aurions pas pu fournir assez de titres dans l'année pour rentabiliser la société. Nos livres sur le dessin animé étaient principalement des traductions d'ouvrages anglo-saxons. D'où une durée de réalisation plus longue que pour un texte français et d'où une orientation vers le cinéma.