XAVIER
KAWA-TOPOR Responsable
des activités pédagogiques
au Forum des Images
Entretien
réalisé
le 13 novembre 2003
Par Julie Rémy
Médiéviste et archéologue de formation,
Xavier Kawa-Topor a découvert le pionnier de l’animation Ladislas
Staréwitch en 1995, alors qu’il organisait le festival « Cinéma
et Moyen-Age » dans le village aveyronnais de Conques.
Devenu le « Monsieur animation » du Forum des images,
rendez-vous obligé des cinéphiles à Paris, il y a créé le
festival bisannuel Nouvelles Images du Japon et dirige la
programmation dédiée au jeune public.
Après avoir présenté l’œuvre de Staréwitch au public de Conques
et du Forum des images, il a participé comme directeur artistique
à la production des Contes de l’Horloge magique, un
programme de trois courts métrages de Ladislas Staréwitch
coproduit par la petite-fille du cinéaste, le Forum des images
et la société Gebeka Films. Il est également l’auteur du livre
pour enfants Mon Roman de Renart, à paraître en 2004
chez Actes Sud Junior.
Objectif Cinéma :
Depuis quand vous intéressez-vous
au cinéma d’animation ? Quel a été votre parcours dans
ce genre de cinéma bien précis ?
Xavier Kawa-Topor : Je
m’intéresse au cinéma de manière générale. Des concours de
circonstances m’ont mené au cinéma d’animation. Ma thèse en
tant qu’historien du Moyen-Age portait sur le Roman de
Renard (fabliau médiéval adapté au cinéma par Ladislas
Staréwitch en 1929, ndlr), et j’ai organisé avec la cinémathèque
de Toulouse un festival sur les représentations du Moyen-Age
au cinéma (à Conques, petit village de l’Aveyron, ndlr). Il
me semblait important que le Roman de Renard de Staréwitch
y soit. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Béatrice
(la petite-fille de Staréwitch) en 1996, et notre amitié m’a
naturellement amené à porter davantage d’attention au cinéma
d’animation.
Par ailleurs, mes attributions au Forum des images sont liées
au jeune public, qui est souvent associé au cinéma d’animation,
hélas ! d’une certaine manière. Je dis « hélas »
parce que d’une part, le jeune public n’est pas un sous-public,
et d’autre part parce que cette assimilation au jeune public
marginalise le cinéma d’animation. C’est un terrain qui m’intéresse
parce que d’une manière générale, je me tourne toujours vers
les sentiers moins balisés. Je me sens plus libre pour découvrir
le cinéma d’animation japonais par exemple que si j’étais
le 480e à travailler sur Hitchcock.