Xavier Kawa-Topor:
En fait, c’est lié à ma rencontre avec le mari de Béatrice Staréwitch,
François Martin, qui est venu dès la première édition à Conques
en 1995. En tant qu’historien, il était très intéressé par le
festival et il m’a parlé de Staréwitch. Béatrice et François
m’ont ensuite invité à venir chez eux à Paris et m’ont montré
l’Horloge magique, qui possède aussi un ancrage médiéval.
J’ai donc décidé de présenter le film à Conques en 1996. Comme
il n’y avait pas de musique, j’ai cherché un musicien à même
de l’accompagner, et c’est comme cela que j’ai rencontré Jean-Marie
Sénia (compositeur de la bande originale pour les Contes
de l’horloge magique, deux fois primé au festival de Musiques
de films d’Auxerre, NDLR). Là, quelque chose s’est scellé de
façon très forte entre à la fois Staréwitch et Jean-Marie Sénia,
et puis une complicité entre Béatrice, Jean-Marie et moi-même
qui nous a poussé à continuer à faire des choses ensemble.
Objectif Cinéma :
Pouvez-vous me parler du couple
Martin-Staréwitch ?
Xavier Kawa-Topor :
François et Béatrice se dédient à la connaissance et la
préservation de l’œuvre de Staréwitch. C’est un travail
fait essentiellement dans un cadre familial puisque la petite-fille
de Staréwitch a pris sur ses épaules de sauver ce patrimoine
(restaurer les nitrates, inventorier les marionnettes, etc.)
et François, qui est agrégé d’histoire, apporte un recul
critique absolument nécessaire. C’est un très bon duo car
il reste fidèle à l’esprit du créateur et porte aussi un
regard analytique sur l’œuvre.
Objectif Cinéma : Vous
avez trouvé l’équipe pour assurer la coproduction des Contes
de l’horloge dès 1996… mais à quel moment avez-vous
lancé le projet ? Comment s’est passée la présentation
du film au public de Conques ?
Xavier Kawa-Topor :
La rencontre avec le public a été très forte, à tel point
que les gens ont investi la scène à la fin du film pour
lui demander de le rejouer. On n’imaginait pas à ce moment-là
produire un film pour une sortie en salles, mais simplement
à relayer Béatrice et l’aider de façon à élargir le public
de Staréwitch.
Le deuxième déclic s’est produit ici, au Forum des images,
à l’occasion d’un ciné-concert pour les enfants en 1998.
Il y avait une telle demande pour ce film qu’on a dû organiser
une deuxième séance pour cent spectateurs supplémentaires.
On s’est aperçu à cette occasion de la nécessité de lire
les cartons pour les enfants pendant le film, et puis comme
c’était un succès, on a cherché à organiser d’autres ciné-concerts
ailleurs. Finalement il est apparu qu’il n’était pas plus
compliqué de produire un film qu’une tournée de ciné-concerts.