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  Les Triplettes de Belleville (c) D.R.

Objectif Cinéma : Il semble que l’animation était un genre mieux considéré aux débuts du cinéma...

Xavier Kawa-Topor : Les films de Staréwitch étaient distribués en première partie des longs métrages, ce qui fait qu’ils étaient exportés dans le monde entier. Les critiques de l’époque, et jusqu’à Henri Langlois, parlaient de l’animation comme des genres de cinéma. Le tournant a été la nouvelle économie du cinéma avec l’introduction du parlant et l’arrivée de la guerre. On s’intéresse à nouveau à l’animation depuis quatre ou cinq ans, grâce à une certaine volonté des producteurs qui voit le jour seulement maintenant au cinéma. Mais nous avons trente ans de retard par rapport aux Japonais. La France est tout de même un des pays les plus dynamiques concernant la formation des talents, et nous avons des grands créateurs comme Jean-François Laguionie, Jacques Colombat - à mon avis c’est le plus grand en France, avec un bijou comme Robinson et compagnie -, des vieux de la vieille comme René Laloux et des jeunes comme Florence Miaihle qui a gagné le César du court métrage l’an dernier... Donc il y a des talents, des écoles, mais la connexion ne se fait pas au niveau des producteurs. La production est essentiellement télévisée, mais plus pauvre que celle des Japonais, et sur le long métrage, on est très en retard.

Objectif Cinéma : Peut-on s’attendre à voir plus de longs métrages d’animation dans les salles de cinéma ?

Xavier Kawa-Topor : Je pense qu’il y a eu un effet de bulle après le succès de Kirikou et la sorcière en 1998. Le succès de Kirikou était contenu dans le registre du film pour enfants, alors on a fait des films orientés vers les adultes comme Kaena, la prophétie, mais ils n’ont pas marché. On a tout de même été témoins d’un phénomène historique cette année avec la sortie de 24 longs métrages en France, dont neuf films français. Seul les Triplettes de Belleville ont tiré leur épingle du jeu. Le problème est de développer un marché intérieur, mais je crois que les choses sont en train de changer parce que nous avons un bassin de population adulte qui a grandi avec les dessins animés à la télévision et qui peut imposer des choix, un peu comme pour la bande dessinée. L’autre problème est la sous-traitance, soit en Corée, en Chine ou dans les pays de l’Est : dans l’histoire de l’animation française, il n’y a que deux longs métrages qui ont été réalisés entièrement en France : le Roi et l’oiseau de Paul Grimault et La prophétie des grenouilles, de Jacques-Rémy Girerd. Il faut soutenir cette production et ce savoir-faire.



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