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Objectif Cinéma
: La fraîcheur des acteurs
et votre réalisation qui suit au plus près les personnages
font penser au style du documentaire ?
Winfried Bonengel : Ça s'est
dû au manque de moyens ! Cette question n'intéresse pas le
public, et d'ailleurs c'est très bien comme cela, car il ne
faut pas faire du manque d'argent une excuse qui justifie
que son film soit mauvais, mais il faut dire que pour Les
Enfants de la colère, le peu de financement a joué sur
le style. Il a fallu tourner très vite. Quand j'ai filmé à
la frontière, je n'avais que quelques heures pour mettre en
boîte tous les plans. J'aurais aimé par exemple avoir une
vue d'une fusée d'alerte explosant dans le ciel pour jouer
avec les effets de lumière, mais la mise en place de la fusée
était trop longue et je n'ai pas pu tourner cette scène.
Objectif Cinéma : Vous
avez eu du mal à trouver un producteur ?
Winfried Bonengel : Aucun producteur
allemand ne voulait soutenir un film sur l'Est. Ce n'était
pas selon eux un thème porteur. D'ailleurs, si mes comptes
sont exacts, seuls quatre ou cinq films allemands traitent
de cette période. Et ce sont tous des comédies, sauf le mien
! Pour faire Good Bye Lenin !, Wolfgang Becker a connu
les mêmes difficultés. Mais lui travaille pour une grosse
maison de production, et il a pu monter son film pratiquement
en indépendant. Moi, je n'avais pas cette chance. Heureusement,
j'ai reçu l'aide de Laurens Straub, le distributeur hollandais
des films de Fassbinder. Il avait vu et aimé mes documentaires
ainsi qu'un téléfilm sur la vie d'un chanteur kitsch des années
70 pour lequel j'avais écrit le scénario. Mais malgré ce soutien,
j'ai quand même mis près de cinq ans à monter Les Enfants
de la colère.
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Objectif Cinéma
: Dans le dossier de presse, vous
déclarez que “ l'attention mutuelle entre l'Allemagne
et la France n'a jamais été aussi basse ”. C'est
valable selon vous pour le cinéma ?
Winfried Bonengel : Chirac
vient de parler à la place de Schroeder. Mais ce rapprochement
n'a pas d'écho au niveau des citoyens. Les préjugés réciproques
sont encore très forts. La vision qu'ont les Français des
Allemands est pleine de clichés. Les Allemands sont austères
et n'ont pas d'humour : c'est ridicule ! La seule chose
qui fait rêver les Français en Allemagne, c'est Berlin. Alors
que Berlin est une espèce de sous-New-York, une ville sans
âme, sans personnalité.
Objectif Cinéma : Vous
croyez que des initiatives comme le Festival du cinéma allemand
peuvent faire évoluer les mentalités ?
Winfried Bonengel : Oui, je
crois. Un journaliste des “ Cahiers du cinéma ”
a affirmé il y a quelques mois que le cinéma allemand était
mort. Il est allé au Festival de la Rochelle, a vu plusieurs
films allemands, et a mis dans son compte-rendu exactement
le contraire de ce qu'il avait écrit précédemment.
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Objectif Cinéma
: Quel est votre prochain projet ?
Winfried Bonengel
: Lequel ? Je dois en avoir six en cours ! L'un d'entre eux
est plus avancé, j'ai déjà réuni une partie des financements.
Cela rejoint d'ailleurs le thème précédent. Il s'agit d'une
comédie sur les communautés italiennes, américaines et allemandes
à Paris, sur les préjugés qu'ils entretiennent sur les Français
et aussi sur ceux que les Français plaquent sur ces diasporas.
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2002 Fuehrer
Ex
1996
Max Wolkenstein - Tod eines Penners (TV)
1995
The Right Wing Exposé
1994
Mein Leben : Der Knast (TV)
1993
Beruf Neonazi
1992
Eine unheilige Allianz (TV)
1991
Wir sind wieder da (TV)
1989
Die Anweisung (short)
1987
La Petite Illusion (short)
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