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Sleepy Hollow (c) D.R.

Pendant la pré-production montrez-vous des films ou des toiles à votre directeur de la photographie ?

Tim Burton : Non, je préfère m’entourer de gens sur la même longueur d’onde. Pour Sleepy Hollow, j’ai évoqué quelques références diffuses comme le film de Bava ou les films Hammer. Mais à aucun moment nous n’avons visionné un film. Aucun d’entre nous ne voulais avoir l’impression de copier. Nous avons surtout effectué des tests pour la photo, les maquillages, les matériaux… Nous avons tenté des dé-lavements de la pellicule après développement pour trouver le ton juste pour mon histoire. C’est sur ce film que nous avons fait le plus de tests photographiques.


Vous avez utilisé l’image de synthèse ?

Tim Burton : Dans le cas de Sleepy Hollow nous avons tâché de l’utiliser au minimum. Je tenais à retrouver l’ambiance des films de la Hammer. C’est pourquoi nous avons construits tous les décors en dur. Nous voulions que les acteurs jouent entre eux et pas devant un écran vert. Ici les effets spéciaux ont été très simples – et simplement faits.

  Sleepy Hollow (c) D.R.

L’insuccès américain de vos derniers films a-t-il mis en péril votre position de réalisateur ? Vous arrivez toujours à montrer les images que vous voulez ?

Tim Burton : Tous mes films ont été difficiles a monter, même après l’immense succès de Batman. C’est dans la nature de cette industrie. J’ai eu pour espoir que les enfants puissent voir mon film, mais ce ne sera pas possible. Je voyais des films comme le mien quand j’étais gosse, à la télé. Je suis donc dépité d’avoir reçu une interdiction « R », car tout un public en est privé. Le fait qu’il s’agisse d’un chevalier sans tête qui décapite des gens en fait un film qui ne sera jamais tous publics. C’est aussi le ton de mes histoires qui rebute les censeurs, pas vraiment ce que je montre.


Pourquoi un maverick comme vous reste-il au sein des Majors et ne va-t-il pas tenter sa chance avec les « indépendants » ?

Tim Burton : J’ai commencé ma carrière dans le système des studios (Disney) et j’y suis resté car j’ai toujours eu l’opportunité d’y tourner mes films. En un sens, je suis un indépendant dans le système. Mais avec la fusion des studios, faire un film deviendra de plus en plus difficile, même pour moi. Si Pee Wee fut facile à entreprendre, depuis ce fut de plus en plus ardu pour chacun de mes films. Aussi le temps de trouver une voie de traverse est peut-être venu.