Quel genre d’histoires
aimiez-vous qu’on vous raconte quand vous étiez gamin ?
Tim Burton : On ne m’en
a pas beaucoup raconté… Je suis de la génération de la télé,
aussi je regardais beaucoup de films de monstres ou d’horreur.
C’est autour de cet univers que j’ai gravité avant même que
je sache parler ou marcher. Et c’est resté mon genre favori.
Vous savez, là d’où je viens (Burbank, une banlieue d’Hollywood)
il n’y avait pas de culture du conte ! C’est donc au
travers des films d’horreur que je les ai connus.
Diriez-vous que vous réalisez toujours
le même film ?
Tim Burton : Si on parle
de style c’est particulièrement vrai pour moi. Je fais des
films parce que je suis obsédé par une idée mais je ne suis
jamais certain que cette obsession me quitte un jour. Des
fois je me dis, que je vais mener cette idée à son terme et
puis je passerai à autre chose pour « exorciser ce démon »,
mais au final je réalise que je suis toujours obsédé par la
même idée.
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Rétrospectivement,
il y a t-il certains de vos films dont vous aimeriez remanier
les imperfections ?
Tim Burton : Non… On passe
tellement de temps sur les films qu’ils deviennent nos enfants,
avec des défauts que l’on accepte totalement : ils ne
sont pas parfaits mais ils vous sont proches. Et plus le temps
passe, plus on arrive à les regarder de manière objective,
mais jamais avant deux ou trois ans. Mais en réalité je ne
les regarde pas vraiment… En fait, je remarque de moins en
moins les imperfections. Et de plus, j’aime ces petits défauts
car ils me rendent les films plus humains, plus intéressants
et même plus excitants !
Quelle est la part du travail graphique
dans votre oeuvre ?
Tim Burton : J’aborde
l’aspect graphique comme un personnage en propre et j’adore
travailler avec mes collaborateurs dans ce domaine. C’est
un processus organique et créatif : les décors, la photographie,
la musique s’affectent mutuellement. Mais on ne s’en rend
compte souvent que pendant la réalisation. Ca me donne de
l’énergie, le processus créatif devient plus excitant.
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