Objectif Cinéma : Les décorateurs ne se sentent-ils pas un peu démunis par rapport à ce nouvel outil qu’en théorie, ils ne maîtrisent pas ?

Jean-Marie Vivès : C’était le cas au début. Une peur – naturelle - que le numérique n’envahisse tout. C’est faux, même s’il progresse, on ne fera jamais tout en numérique. C’est un outil de plus, mais un outil qui permet d’aller très loin. On aura toujours besoin de chefs décorateurs, de chef opérateurs, de même que les acteurs et les réalisateurs n’aiment pas travailler uniquement devant des fonds bleus….


Objectif Cinéma : Pensez-vous que la contribution d’un matte-painter est aujourd’hui sous-estimée ?

Jean-Marie Vivès : On ne sait pas ce qu’est un matte-painter, en dehors d’une jeunesse branchée sur le cinéma fantastique et les effets spéciaux. Quand je parle de mon métier, j’entends parfois des réactions : « Ah, c’est comme ça ? Quel dommage, j’aurais préféré ne pas savoir… ». Il y a une part de magie qui est détruite. Aujourd’hui, avec cette tendance à tout montrer, tout expliquer, les fameux bonus des DVD qui montrent les coulisses, le cinéma est démystifié aux yeux des spectateurs.

Objectif Cinéma : Quels sont vos meilleurs souvenirs de travail ?

Jean-Marie Vivès : Alien et La cité des enfants perdus. Mais seulement après coup, en voyant les films, et les images fortes qui me restent.  J’ai un beau souvenir de cinéma, à Rome. J’ai toujours été un fou de Fellini, je me trouvais par hasard sur un plateau voisin du tournage de La voce della luna. Pas question de rater Il maestro, je me suis approché et un assistant m’a ordonné d’entrer dans le champ. J’aurais donc été figurant pour Fellini.

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(1) Glass-painting : un élément de décor dessiné sur une plaque de verre est placé devant la caméra. Ce trucage est réalisé en direct, à la prise de vue, en opposition avec les trucages réalisés en post-production. Site de Jean-Marie Vivès : http://perso.wanadoo.fr/jmvives

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