Objectif Cinéma :
Votre expérience professionnelle
dans le cinéma a dû vous servir dans votre métier de loueur
? Jess Rivière
: Bien sûr. J'ai été étudiant à l'école Louis Lumière, et
j'ai pu y voir comment fonctionnaient les loueurs. Leurs forces
et leurs faiblesses. Ma formation m'a aussi permis de bien
connaître le matériel que nous louons. Par exemple, j'ai retrouvé
à Cinélocation le chariot que j'utilisais en BTS Audiovisuel
à Rouen. En plus, à Louis Lumière, j'ai pu tester différents
formats - la vidéo, le 16 mm ou le 35 mm -, ainsi que différents
genres comme le documentaire. Et j'ai pu voir que sur les
documentaires, certains réalisateurs veulent un travelling.
J'ai donc proposé de mettre des rails de travelling pliables
dans le premier pack, celui plus spécialement destiné aux
documentaires. Et j'ai pu faire de la pub pour Cinélocation
auprès des anciens élèves de Louis Lumière et des nouveaux
!
Matteo Minetto
: Moi, j'ai fait le Conservatoire du Cinéma à Paris. Avoir
fait de la réalisation m'a aidé à comprendre le stress qui
précède le début de tournage. Et donc de gérer les angoisses
de l'équipe ou de la maison de production en étant particulièrement
disponible dans ces moments-là.
Objectif Cinéma
: Est-ce que votre nouveau
statut de gérants de société ne va pas gêner votre carrière
proprement cinématographique ?
Matteo Minetto
: Non. On s'arrange pour être libre pour nos projets personnels.
L'année prochaine, je vais tourner cinq courts métrages en
Italie.
Jess Rivière
: J'ai toujours été intéressé par la production. Avant de
me consacrer au cinéma, j'ai fait du droit et de la communication.
Cinélocation, c'est une suite logique dans mon parcours.
Matteo Minetto :
Souvent les réalisateurs fondent de toutes pièces des sociétés
de production pour avoir une participation sur les entrées.
Moi, j'ai Cinélocation. Une société pleine au lieu
d'une coquille vide.
Jess Rivière
: Nous allons poursuivre notre communication. Comme sur Paris
Tout Court qui a été une bonne expérience, nous allons mettre
en place une démonstration au Festival de Clermont-Ferrand.
Nous sommes en train de discuter avec les responsables du
Festival pour savoir quel type de manifestation organiser.
Nous voudrions faire quelque chose d'original, peut-être en
collaboration avec les élèves de Louis Lumière.
Objectif Cinéma :
La maison mère vous a-t-elle
fixé des objectifs datés et chiffrés ?
Matteo Minetto
: Dans trois ans, nous espérons représenter 8 % du marché
longs et 30 à 40% pour les courts.
Objectif Cinéma
: Et si Cinélocation
ne décolle pas, y a-t-il une date butoir qui marquerait la
mort de la société ?
Matteo Minetto
: Non, nous avons déjà dépassé la période d'essai. Avec plus
de 50 projets - dont 90 % de courts - sur lesquels nous
sommes intervenus, notre viabilité est démontrée.