Objectif Cinéma
: Quelle spécificité caractérise
cette nouvelle entité ?
Matteo Minetto
: Très vite, nous nous sommes aperçus que les réalisateurs
de courts ou leurs techniciens ne savent pas toujours ce dont
ils ont besoin. Nous avons donc décidé de créer différents
packs de matériel en suivant les indications du chef opérateur
italien Victorio Storaro, qui a notamment travaillé avec Bertolucci
sur Le Dernier empereur et Coppola sur Apocalypse
Now. Rien n'est figé - on peut toujours changer tel ou
tel élément-, mais en gros le premier pack est plutôt destiné
aux documentaires ou aux petits courts, le deuxième aux courts
avec un peu plus de moyen et le troisième aux gros courts,
aux pubs, aux clips ou aux moyens-métrages. Ce système de
packs, nous l'avons mis en place cette année. Mais ce n'est
pas une invention non plus. Ce dispositif existe déjà aux
États-Unis.
Objectif Cinéma
: Comment se déroulent les
contacts avec vos clients ?
Matteo Minetto
: Généralement, c'est d'abord la maison de production qui
nous contacte. Avec tout un rituel, c'est ce que j'appelle
le “ marché de poisson ”. Au premier appel, la maison
de production nous dit toujours que les prix sont trop hauts
et raccroche. Elle nous rappelle quelques jours plus tard
et nous dit qu'il y a peut-être un espoir, mais qu'il faut
renégocier. Entre nous et la production, l'ambiance varie
suivant les projets, suivant que le film se présente dans
de bonnes conditions ou non. Ce qui est drôle, c'est que les
maisons de production fonctionnent en grappes. Quand l'une
devient notre client, il y en a sept autres qui viennent.
Ensuite, c'est souvent le directeur photo qui prend le relais
et établit une première liste. Enfin, c'est le chef électricien
qui nous appelle pour rajouter les éléments concernant son
domaine que les interlocuteurs précédents oublient la plupart
du temps. Dans tout cela, les contacts avec le réalisateur
sont assez rares. Ils sont plus dans une démarche d'artiste
que de technicien.
Jess Rivière
: Ce qui nous surprend, ce sont les retours positifs que nous
adressent nos clients. Quand j'étais moi-même client d'un
loueur, j'avoue que je ne le faisais pas !
Objectif Cinéma
: Comment vous vous êtes retrouvés
impliqués dans Cinélocation ? Matteo Minetto
: Nous étions ensemble sur un tournage en Italie, moi en tant
que réalisateur et Jess en tant que chef opérateur. Le loueur
était Cinenane. En discutant, ils nous ont dit qu'ils
voulaient créer une filiale en France. Nous nous sommes proposés.
Et voilà ! Je m'occupe du côté commercial et Jess du côté
technique.