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La Gazette du doublage :
Finalement, que vous a apporté le
doublage des personnages ?
Danièle Douet : Capable
d'être disponible de façon immédiate, ce qui m'a beaucoup
servi quand j'ai tourné par la suite, ça m'a permis d'aborder
des personnages que je n'aurais jamais joué à l'écran, d'explorer
des univers, des zones de jeu très différentes. Il est sûr
que d'aller de Debbie ‘LaPeste’ Delajungle à Virginia Woolf
offre une variété très réjouissante de personnages. Aller
d'une interprétation de Nicole Kidman à une autre, c'est
déjà un voyage ! Le doublage, c'est aussi avoir la chance
d'approcher d'un peu plus près l'œuvre d'un cinéaste majeur,
comme Stanley Kubrick ou Lars Von Trier, d'essayer d'en
appréhender les tours et les détours, de tenter d'en déceler
les subtilités. C'est un privilège et forcément un enrichissement.
Et puis le doublage apprend la souplesse et l'humilité.
J'ai exercé cette discipline de mon métier au début pour
gagner ma vie, et progressivement j'ai découvert qu'on pouvait
y avoir de vraies joies de comédienne. Quand on a de bonnes
conditions de travail, du temps, quand on double une merveilleuse
actrice dans un beau film, qu'on dispose d'une adaptation
française fine et bien écrite, qu'on travaille avec un ingénieur
du son performant et vraiment à l'écoute, avec des camarades
talentueux, et qu'on est dirigé par quelqu'un qui vous demande
un vrai travail d'actrice, et qui vous aide à y parvenir,
avec attention, exigence et précision, on a une vraie joie
de comédienne ! J'ai eu la chance que ça m'arrive, ne serait-ce
qu'à chaque fois que j'ai doublé Nicole Kidman. Toutes ces
conditions étaient requises et le travail avec les équipes
de Pascale Ferran (Eyes Wide Shut), Thierry Wermuth
(Les Autres) et Hervé Icovic (The Hours, Dogville,
Nadia, La couleur du mensonge), un vrai bonheur, non
seulement professionnel mais humain. Une petite aventure
qui ajoute à chaque fois sa petite pierre à l'édifice. Ce
qui justement me plaît dans mon métier et dans la façon
dont la vie me l'a fait pratiquer, c'est de passer du théâtre
à un film de fin d'études, en faisant des crochets par la
radio, le tournage, le doublage ou les lectures en appartement.
Toute cette accumulation m'enrichit et me donne l'impression
d'avancer, c'est la tout simplement la variété !
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