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La Gazette du doublage :
Votre arrivée dans le monde du doublage
?
Danièle Douet : J'ai
débarqué en 1987, après la radio et mon premier enfant,
dans toutes les utilités possibles dans un nombre incroyable
de séries que je ne peux évidemment plus me rappeler. Peu
à peu, j'ai gagné mes galons, au fur et à mesure que j'apprenais
à maîtriser la technique si particulière de l'exercice,
et donc doublé des rôles moyens, puis de plus en plus grands.
En vrac, je peux vous citer « Santa Barbara »,
« Chips », « Côte Ouest »,
un peu des « Feux de l'Amour », beaucoup
de téléfilms et dans les mêmes premières années, le dessin
animé « Nicky Larson ». Dans les dessins
animés au cinéma « La famille Delajungle »
et « Les Razmokets rencontrent les Delajungle »
(2003), je prête ma voix à Debbie Delajungle, alors qu’elle
est doublée par Stéphanie Murat dans la version télévisée,
mais je vous rassure, il n’y a aucun lézard entre nous deux
!
La Gazette du doublage :
Dans « Nadia » (2003), comment avez-vous adopté
l'accent russe à l'instar de Nicole Kidman !
Danièle Douet : J’ai
commencé à la doubler sur « Eyes Wide Shut »
(1999) jusqu’à « La couleur du mensonge »
sauf « Moulin Rouge » (2001) qui a été
assuré par Juliette Degenne. Enfin, prendre un accent peut
se révéler très délicat, j'ai donc essayé de le rendre le
plus léger possible, je me suis basée sur elle, notamment
en écoutant bien la façon dont elle dit ‘Dchaûn’ pour John
! Et surtout j'ai fait confiance à Hervé Icovic qui dirigeait
le plateau, et à Yann, l'ingénieur du son, je sais qu'ils
en sont dignes (de ma confiance). Reste à espérer que le
résultat n'est pas trop ridicule !
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La Gazette du doublage :
Comment avez-vous appréhendé la
fameuse Trinity ?
Danièle Douet : Le doublage
de la trilogie « Matrix » a été très éprouvant
parce que nous n'avions pas vu le film pour des raisons
de planning, nous l’avons enregistré dans un désordre chronologique.
Je n'y comprenais absolument rien, ça m'embêtait beaucoup
parce que tout cela m'avait l'air malgré tout assez inspiré.
Je me souviens en avoir parlé avec Pascal Renwick qui avait
l'air aussi désorienté que moi ! Heureusement Michel Derain
veille au grain et sait toujours nous amener là où il faut.
A sa sortie, j'ai été surprise du film, de mon personnage,
et de la version française en général. Comme mes deux fils
en sont fans, je l’ai vu un certain nombre de fois ! Pour
« Matrix Reloaded », je connaissais mieux
Trinity, mais nous avons enregistré dans des conditions
encore plus difficiles : bouts d'images, petits carrés éclairant
le visage de chaque personnage seulement quand il parle.
Le reste était un écran noir. Autant dire du funambulisme
et en pointillé, en plus. Ce serait le rêve sur « Matrix
Revolutions », si on pouvait voir le film avant,
et travailler dans des conditions correctes ! Cela semble
être la loi des films-cultes-avant-même-d'être-sortis :
l'image reste secrète jusqu'à la dernière minute. Ce genre
de film n'est pas forcément ce que j'aime le plus, mais
je dois reconnaître que « Matrix » a un
vrai souffle, une vraie esthétique, une vraie profondeur.
Une magie qui opère sur moi. Je suis un peu plus dubitative
sur « Matrix reloaded » qui m'a un peu
ennuyée, que j’aie trouvé moins fort, moins abouti, surtout
du point de vue du scénario.