Les Editions Montparnasse avaient
prévu d’éditer en 2002 un classique de la Columbia, La Dame
du Vendredi (1940). En raison d’un désaccord avec les ayants-droit,
cette sortie avait finalement été annulée. Nous avions interrogé
à cette occasion Laurence Sabatier, responsable technique de
l’éditeur vidéo, qui nous parla du travail technique réalisé
sur ce DVD.
|
|
 |
|
|
Objectif Cinéma :
Pouvez-vous nous dire pourquoi il
n’y a pas de version française sur le DVD La Dame du Vendredi
/ His Girl Friday ?
Laurence Sabatier :
Comme pour Citizen Kane, la VF n’existe pas. Le doublage
n’a jamais été fait. Nous, nous sommes l’éditeur, pas le producteur,
et donc on ne fait jamais de doublage en édition. Ce n’est
pas notre métier.
La question financière conditionne le fait de faire doubler
ou redoubler les films anciens. Aujourd’hui, pour un long-métrage,
le coût varie entre 100 000 Francs et 400 000 Francs. Cela
dépend du nombre de personnages, des comédiens que vous prenez,
de la longueur des dialogues, si on vous impose un certain
nombre de choses, etc. Par exemple sur Monsieur Bébé,
il n’y a pas beaucoup de personnages. Il y a beaucoup de critères
qui font bouger les prix. Sur un même film, vous allez demander
trois ou quatre devis à des prestataires différents et vous
allez avoir un devis variant du
simple au quadruple. De toute façon, en dessous de
100 000 Francs, il n’y a rien de bien.
Pour nous, il faut que cela soit aussi rentable. On fait déjà
beaucoup au niveau de la restauration, et l’on préfère plutôt
s’atteler à la qualité de l’image et du son. Je pense que
c’est ce que recherche essentiellement le public qui achète
aujourd’hui des DVD et c’est vrai que c’est un marché de cinéphiles
qui préfèrent plutôt la version originale.
En tout cas, si on avait obtenu la VF, on aurait restauré
le son et on l’aurait proposée. On aurait encodé le film deux
fois si cela avait été deux versions différentes. L’intérêt
des DVD est de pouvoir proposer un maximum de choses.
|