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Isao Takahata (c) D.R. IILAN NGUYEN
Programmateur du festival
« Nouvelles Images du Japon »
Entretien réalisé
au Forum des Images
le 14 décembre 2003
Par Cécile NICOULEAUD


A propos de Isao Takahata, réalisateur incontournable de l'animation japonaise

Isao Takahata et Hayao Miyazaki ont débuté l’un après l’autre au studio de Tôei, en 1959 et 1963. Quelques années plus tard, leur collaboration aboutit à Horus, prince du soleil qui marque un tournant dans l'histoire de l'animation japonaise. Avec son passage à la mise en scène, en 1978, Hayao Miyazaki choisit une voie indépendante, la séparation est effective. Mais s'ils ne travaillent plus ensemble, les deux hommes continuent à s'épauler mutuellement, et fondent le studio Ghibli en 1985. Leurs filmographies révèlent des thèmes et des préoccupations communes, mais leurs approches et leurs choix de réalisation sont nettement distincts. Pour Ilan Nguyên : « On peut lire un dialogue entre eux, à travers leurs œuvres, et qui couvre en particulier leurs points de divergence ».

Co-programmateur du festival "Nouvelles Images du Japon" avec Xavier Kawa-Topor, délégué général du festival, Ilan Nguyên, étudiant à l’INALCO, consacre actuellement un travail de recherche à l’œuvre d'Isao Takahata, tout en préparant au Japon un projet d’étude consacré à la première période du studio d’animation de Tôei (1956-1971).


  Isao Takahata (c) D.R.

Ilan Nguyên : « Pour un certain nombre d’observateurs, y compris au Japon, Takahata est la personnalité la plus remarquable de ce pays dans le dessin animé commercial, de studio, dans une approche collective, par opposition à la démarche auteuriste. Miyazaki a ainsi pu déclarer à ce sujet que plus de la moitié de ce qui fait le dessin animé japonais - en tout cas sur le plan formel - est le fait de Takahata. On y verra la part de boutade qu'on voudra, mais cela correspond aussi à une certaine réalité. Horus, prince du soleil, par exemple, constitue une sorte de laboratoire où ont été expérimentées pour la première fois une incroyable quantité de motifs, d'éléments très largement repris par la suite, et aujourd'hui souvent considérés comme des évidences en matière de traitement animé. Pour moi, c'est cela finalement qui fait son importance, son caractère créateur, inventeur par rapport au cinéma d'animation. C'est lié bien sûr au fait qu'il ne dessine pas, qu'il se trouve dans cette situation de distance par rapport au dessin... qu'il y a une espèce de déséquilibre permanent qui suscite des réactions et des découvertes, en tout cas des tentatives incessantes.