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Objectif Cinéma :
Les décors sont ils dessinés
avant l’animation des personnages ?
Jean Christophe Lie :
Bien sur, c’est Evgeni Tomov qui a supervisé la création
des décors à partir du storyboard. Son boulot consiste à
faire une recherche spécifique sur les objets, tout designer
(concevoir) bien comme il faut pour les fauteuils, rechercher
les tissus des nappes, les motifs, etc… C’est un travail
qu’il fait au préalable. On ne peut intervenir que lorsque
la perspective du décor est établie et faire à ce moment-là
bouger les personnages à l’intérieur.
Objectif Cinéma :
Est-ce que vous avez animé
le même personnage durant tout la création du film ?
Jean Christophe Lie :
J’ai d’abord animé le conducteur du camion, puis la Triplette
du milieu, la danse, mais j’ai fait aussi d’autres animations
en fin de production. J’avais un assistant qui m’aidait
dans mes animations alors que les deux autres animateurs
des Triplettes animaient et assistaient eux-mêmes leurs
propres plans, ce qui fait que j’allais plus vite, car ça
me prenait moins de temps. Donc, j’ai pas mal animé aussi
les autres Triplettes. A la fin du film notamment pour la
scène de la poursuite, il a fallu qu’on se partage le travail
et j’ai animé aussi le chien et Mme de Souza sur quelques
plans. A la fin, on allait à l’urgence et on devenait tous
polyvalents sur tous les personnages.
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Objectif Cinéma :
Quel est le rôle de l’assistant
animateur ?
Jean Christophe Lie :
Nous, en tant qu’animateur, dans le dessin d’animation,
on dessine des roughs, des traits assez brouillons
et le rôle de l’assistant ça va être de remettre tout ses
roughs sur le modèle avec un trait qui sur Les
Triplettes restait assez brouillon comparé à des
pleins, des déliés, des traits très précis que l’on peut
retrouver sur d’autres dessins animés ; là ça restait un
petit peu plus gratté mais il y a quand même un gros travail
de remise au modèle du personnage.
Objectif Cinéma :
En quoi cette expérience
sur un film français comme Les Triplettes est elle
différente du travail chez Disney ?
Jean Christophe Lie :
C’est différent en même temps c’est une animation qui est
moins poussée pour des raisons de production et aussi au
niveau de la difficulté c'est-à-dire que le mime c’est intéressant
mais la partie la plus difficile en animation, c’est le
dialogue et surtout l’acting, le jeu des personnages par
rapport au dialogue. En animation, dés que ça bouge très
peu, ça devient très technique, tout en finesse et en instinct
et ça devient beaucoup plus difficile à gérer. Ceci dit,
pour des raisons de production, d’argent, on ne pouvait
pas gérer nous-mêmes nos intervalles roughs c'est-à-dire
faire tous les dessins. On était obligés de faire des poses
clés que l’on envoyait après à Riga en Lettonie où pas mal
de dessins étaient intervallés (terminés). On était pas
à 100% sur son propre plan ce qui était un peu frustrant
par rapport à Disney où les animateurs font tous leurs dessins
et gèrent complètement le rythme de leur plan. C’est la
principale différence.