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La Vieille Dame et les pigeons (c) D.R.

Objectif Cinéma : Connaissiez vous Sylvain Chomet avant de faire le film ?

Jean Christophe Lie : Non, je connaissais son travail avec Nicolas de Crécy, son travail de scénariste en BD et La Vieille Dame et les pigeons. En voyant ce qu’il avait fait avec La Vieille Dame et les pigeons, on était très motivé pour partir sur un long métrage. Normalement, ça devait être la suite de La Vieille Dame puis ça s’est formaté en un long métrage.


Objectif Cinéma : En quoi consistait précisément votre travail sur le film ?

Jean Christophe Lie : J’étais animateur. Au départ, d’après les tests, j’étais pris comme assistant et puis suite à d’autres tests, on a pris le temps d’approfondir et montrer ce que l’on savait faire en animation. Ensuite, j’ai supervisé les personnages des Triplettes.

Mais avant d’animer les Triplettes, j’ai animé le conducteur du camion-balai avec les lunettes et le béret. C’est alors qu’Hugues Martel, un animateur québécois très talentueux, est arrivé. Il a repris mon personnage et l’a mis au propre. C’est après que j’ai commencé l’animation des Triplettes : Hugues a pris une des Triplettes moi celle du milieu Rose et puis Zhigang Wang, un animateur chinois, a pris la troisième Triplette. On a fonctionné à trois pour leur animation.

  Les Triplettes de Belleville (c) D.R.

Objectif Cinéma : Au niveau graphique, Sylvain Chomet a-t-il tout dessiné et tout inventé ?

Jean Christophe Lie : Toutes les créations graphiques des personnages ont été faites par Sylvain Chomet. Par contre, il y avait quand même pas mal de travail à faire au niveau des turnaround (1) pour pouvoir vraiment animer les Triplettes en volume et les faire tourner. Les personnages étaient posés mais à partir des premières esquisses du storyboard, ce n’était pas évident des les animer, il y avait encore un gros travail à faire. Pas que sur les Triplettes d’ailleurs, sur tous les autres personnages aussi. Sinon, Sylvain a créé tous les personnages, excepté certains personnages secondaires créés par Eric Varin, sous la supervision de Sylvain.


Objectif Cinéma : Qu’est-ce qui est le plus compliqué dans la construction de personnages comme Les Triplettes ?

Jean Christophe Lie : Les Triplettes sont de grands personnages et nous avions un format Scope, très horizontal. Le storyboard a été créé au départ sur des cases de format télé, et après l’étape de création des personnages, il a fallu tout reformater, cela a remis pas mal de perspectives en jeu. Les interactions entre les personnages étaient aussi très compliquées : déjà entre les trois Triplettes et encore plus quand il y a le chien, Madame Souza : pour les plans où tous ces personnages remuent dans un petit lieu, cela devenait très complexe et assez compliqué à traiter.