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Peter Webber (c) D.R. PETER WEBBER
Réalisateur
Entretien réalisé
le 6 février 2004 à Paris
Par Laetitia HEURTEAU


Peter Webber, le sculpteur d’émotions

Après son court métrage The Zebra, réalisé dès sa sortie de l’université, Peter Webber a commencé sa carrière en tant que monteur, notamment sur le premier long métrage de Anand Tucker, Saint-Ex, avec Miranda Richardson et Bruno Ganz.

Du montage, il passe à la réalisation de documentaires et de dramatiques pour la télévision britannique. Il signe notamment la réalisation d’une série qui défraie la chronique : Men only.

Son prochain film devrait l’emmener loin de Delft : il racontera l’histoire de jeunes délinquants dans le Londres d’aujourd’hui. Il nous confessera à ce sujet, vouloir ainsi rendre hommage au cinéma de la Nouvelle Vague, qui reste son cinéma de chevet !

Rencontre avec ce nouveau cinéaste anglais aux goûts éclectiques plus que réjouissants…


  La Jeune Fille à la perle  (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment expliquez-vous votre arrivée sur le projet d’adaptation de ce roman, par rapport à ce que vous aviez expérimenté auparavant ?

Peter Webber : En fait, c’est vrai que mon travail était, auparavant, perçu de façon tout à fait différente. On me connaissait en particulier en Angleterre pour Men only qui parle d’une équipe de football et de ses problèmes qui dégénèrent dans la violence, le sexe, la drogue. Disons que mon image à la télévision anglaise était celle d’un Gaspard Noé.

Et en fait, alors que j’étais en train de travailler avec le producteur de La jeune fille… sur un projet parlant du terrorisme politique dans l’Allemagne des années soixante-dix, l’histoire contemporaine a frappé le 11 septembre 2001, et il n’était plus question alors de faire un film sérieux sur le terrorisme.

Quelques jours plus tard, je revenais dans les bureaux de la production pour boucler des dossiers lorsque j’ai vu au mur le poster de La Jeune Fille à la Perle de Vermeer. Et je me souviens avoir raconté tout simplement à la personne qui se trouvait à côté de moi mes premières émotions en découvrant ce tableau-là quand j’avais dix-huit ans et ma connaissance de Vermeer. Je ne m’étais pas rendu compte que le producteur, Andy Paterson, était derrière moi et avait entendu notre conversation. Il ne connaissait pas cet aspect de ma vie et m’a tendu un script à lire. Celui de La jeune fille à la perle !

Et j’ai accepté de le réaliser. C’était un défi d’autant plus intéressant que ce n’est pas du tout facile de trouver le financement d’un film sur un sujet aussi délicat, et qui plus est, fait par un réalisateur qui n’a jamais fait de long métrage. D’autant plus risqué qu’à l’époque, ce producteur, travaillait sur ce projet avec Mike Newell (de Quatre Mariages et un Enterrement), donc vous imaginez le risque double qu’il a pris ! Je dois vraiment remercier Andy pour sa vision, car au départ, tout le monde le prenait pour un fou furieux. Evidemment, vu le succès du film, les opinions ont légèrement changé. (rires)