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Objectif Cinéma :
Le convoyeur
commence comme Le plaisir… Par une explosion…
Nicolas Boukhrief : J’y
ai pensé. Mais c’est tellement important de commencer ce film-ci
de cette manière que je ne voyais pas du tout comment je pouvais
faire autrement. Ce n’est pas la même histoire et après tout,
c’est très rigolo de faire un film qui explose au bout d’une
minute. C’est toujours cette même idée : tout peut vous
tomber sur la tête à n’importe quel moment. Scénaristiquement,
c’est très intéressant : pourquoi s’en priver ?
C’est la même chose pour l’histoire du traître. Aucun élément
ne nous fait croire que tel personnage est le traître… Personne
ne le voit venir, on n’a rien fait pour…Comme dans la vie.
Objectif Cinéma :
Le film a plusieurs strates : film noir, comédie à l’italienne
et documentaire…
Nicolas Boukhrief : Je
ne dirais pas « documentaire » mais documenté. Un
ancien convoyeur a vu le film, un ancien militaire. Il était
très choqué par le comportement des convoyeurs dans le film,
mais il a trouvé très crédible tout le parcours de l’argent.
Il a été aussi frappé par le réalisme des attaques, lui qui
en avait vécu une. La brutalité, la rapidité, le son, il était
frappé par le réalisme. Mais l’aspect documenté est la moindre
des choses pour un film comme celui-ci.
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Objectif Cinéma :
Ce n’est pas évident de concilier ces différentes strates
dont je parlais à l’instant…
Nicolas Boukhrief : Va
mourire n’était pas une idée, mais un film de ragazzo
avec une histoire un peu bancale, Le plaisir, une espèce
de concept tiré de La Ronde. Je me suis dit que Le
convoyeur était une bonne idée, car cela me permettait
de parler du milieu de l’entreprise que j’ai connu, du milieu
des ouvriers que je connais aussi, et de faire un vrai film
de genre, avec un personnage à la Eastwood. Tout cela était
présent, inscrit. Après tout l’aspect documenté était intéressant
à faire aussi. Tout était cohérent. Les strates sont induites
par le sujet. C’est forcément un film social parce que les
convoyeurs sont payés au smic pour transporter des millions,
et c’est aussi un film sur l’argent, forcément…
Objectif Cinéma : Comment
concilier différentes modalités de jeu d’acteur ?
Nicolas Boukhrief : On
a trouvé une technique très simple : envoyer les comédiens
faire du karaté dans un tout petit dojo du Xième arrondissement.
Et dans un tout petit vestiaire de 10 m2. Je n’y suis pas
allé, Albert n’y était pas non plus. L’idée était que ces
acteurs très différents fassent groupe, apprennent à se connaître,
tous en kimono, donc déjà en uniforme ! Ils pouvaient
alors se voir tous comme des gens, pas en se disant untel
vient de là, etc. Et quand nous avons tourné les scènes de
vestiaire, chacun avait déjà pris ses marques, ça les a tous
égalisés, ça nous a fait gagner beaucoup de temps. Ils s’étaient
créé des affinités. Pour toutes les scènes du centre fort,
Albert ne descendait que pour tourner, le reste du temps,
il restait dans sa loge. Un décalage pouvait ainsi se créer
entre eux.
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Nicolas Boukhrief
fut le responsable de Canal+ Ecriture, aux côtés
de Richard Grandpierre, de 1994 à 1997. En 1997,
il crée, toujours avec Richard Grandpierre, la société
de production Eskwad qui a produit notamment Le
pacte des loups, Irréversible de Gaspard
Noé.
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Réalisateur
2004
Le Convoyeur de N. Boukhrief avec Albert
Dupontel, Jean Dujardin
1999
Le Plaisir et ses petits tracas avec Vincent
Cassel, Caroline Cellier
1995
Va mourire de Nicolas Boukhrief avec Marc
Duret, Jules Nassah
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Scénariste
2004 Nounours
d’Eric Besnard avec Albert Dupontel
1996 Assassin(s)
de Mathieu Kassovitz avec M. Serrault, M. Kassovitz
1993 Tout le monde
n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes
de Jean-Jacques Zilbermann avec M. Bénichou, J.
Balasko
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