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Le Convoyeur (c) D.R.

Objectif Cinéma : Et à l’écriture, il y a des morceaux qui vous inspirent ?

Nicolas Boukhrief : Oui, pas seulement des morceaux de Nicolas. Je me fais toujours une playlist quand j’écris. Celui-là je l’ai écrit en écoutant Plasticman, un type qui fait une techno très sombre, j’écoutais aussi du Stravinsky et les Chemical Brothers, des inspirations très électroniques et aussi un peu de reggae de temps en temps…Ce climat musical m’aide beaucoup.

J’adore des films comme Phantom of the Paradise, ceux de Dario Argento, de John Carpenter, qui fait d’ailleurs lui-même sa musique, L’exorciste, tous les Kubrick… C’était le cinéma des années 70, que je voyais quand j’avais quinze ans, donc forcément il m’a imprégné, je ne peux pas voir les choses autrement quand je fais moi-même des films !

  Le Convoyeur (c) D.R.

Objectif Cinéma : Le personnage d’Alex continue de nous échapper bien après la vision du film, il garde un mystère…

Nicolas Boukhrief : Albert (Dupontel) est un grand acteur, je le pense depuis toujours…C’est pour cela que j’étais tellement heureux de faire ce film avec lui. On s’est croisé avant Va mourire, mais il n’avait pas l’accent, ensuite il n’avait pas trop envie de tourner dans Le plaisir parce que c’était selon lui trop cérébral, etc. C’est un acteur très disponible, qui donne beaucoup, capable par exemple de pleurer à fond. Quand il a vu le film, il s’est d’ailleurs vraiment senti « à poil ». Si je lui dis qu’à l’arrivée, le personnage a un mystère, cela signifie pour lui qu’il a trouvé un vrai caractère.


Objectif Cinéma : Le personnage d’Aure Atika est très mystérieux…

Nicolas Boukhrief : Tout le monde n’aime pas ce personnage. Sans pour autant que les « pour » et les « contre » sachent expliquer pourquoi !  Certains me disent que j’aurais dû aller plus loin, mais pour faire quoi ? Qu’Alex l’embrasse ? La baise ?

D’une certaine manière, quand ce personnage rentre à l’hôtel, il y côtoie une petite famille en kit. Une femme, un gamin… Et puis si ce type-là n’était pas à la recherche de son but, il pourrait partir avec eux. C’est une vie possible. Mais comme il est tellement obsédé par sa quête, c’est impossible. Les choses les plus simples, les plus heureuses de la vie lui sont interdites. Ils ont un échange minimal, se croisent dans les couloirs de l’hôtel, c’est comme le fantôme d’une autre vie possible qui serait proche de lui. Tout se passe dans sa tête. C’est un mec épileptique, un personnage très dostoievskien qui traverse le monde comme un pays de fantômes… C’est pour cela par exemple qu’on ne voit jamais les convoyeurs en civil, à l’extérieur.