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Objectif Cinéma :
Quel a été votre tout premier contact avec le film d’animation ?
Phil Mulloy :
J'ai fait mon premier film d'animation quand j'ai commencé
à étudier la peinture au Royal College of Art en 1968. Avec
ce film, j'ai pu étudier le cinéma et apprendre comment se
fait un film. Ensuite, quand j'ai quitté le Royal College,
j'ai arrêté de faire de la « peinture animée » et
j'ai commencé à réaliser des films en prise de vues réelles,
plus particulièrement des documentaires et des films de science
fiction jusqu’en 1989, ce qui m'a beaucoup plu.
Après j'ai tourné un film qui s'appelle Le Retour en
1990. J'attendais d'obtenir un financement pour faire ce film
et en attendant, j'ai commencé à dessiner. Je n'avais pas
pris un crayon depuis que j'avais quitté le collège. C'était
formidable, je me mettais à faire des grands traits et des
arrières plans immenses. J'ai continué à dessiner, dessiner
très vite pendant dix mois, mais j’ai laissé ça de côté. Puis
je me suis marié avec Vera Neubaer que j'avais rencontrée
lors de mes Études au Royal College. Elle est réalisatrice
et continue de faire des films expérimentaux, des films d'animation
qui utilisent aussi des images réelles. Elle m'a dit que je
devrais essayer de faire un film d'animation. Donc j'ai fait
un film court sur ces livres où l'on voyait étape par étape
des images de personnages qui étaient pendus. Je trouvais
ça très graphique, très brut. J'ai donc fait un film sur le
sentiment poétique que cela m'inspirait.
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Objectif Cinéma :
La couleur est très peu présente
dans vos films, vos personnages sont très sobres, votre
trait rapide et sommaire, pourquoi utilisez vous un graphisme
aussi minimaliste ?
Phil Mulloy :
Le style graphique du film m'importe peu. Ce qui compte
ce sont les idées que vous mettez dedans. Je ne pense pas
l'animation en termes de mouvement, de style. Je ne recherche
pas un genre d’esthétisme. Je m’exprime d’une manière très
directe, très simple car c’est une technique qui me permet
d’avancer sans revenir sur chaque dessin pour le retravailler
parce que aussi ça me permet de ne pas attendre les financements
et donc je garde plus de liberté et c’est aussi pour une
question de rapidité ; quand je vois des films qui
mettent deux ou cinq ans à se faire, je ne pourrais pas.
Je veux travailler vite et simplement parce que animer c’est
ennuyant et je m’ennuie vite.