Objectif Cinéma : Quelle
est pour vous l’utilité du festival ?
Moussa Sène Absa : Les
gens on entendu parler du films dans plusieurs endroits :
Paris, Berlin, Angers, Brasilia, où il a obtenu le prix
du jury. Océan Films a vu le film à Berlin, et s’est dit
qu’il pouvait marcher. Mais entre « c’est un film
qui peut marcher » et « on va lui donner
toutes les chances », il y a une différence. Est-ce
qu’on est prêt à prendre le risque de lui donner toutes
ses chances. ?
Comme on a gagné le prix du jury l’an passé au festival
du film de Paris, Métrobus va nous aider pour la campagne
d’affichage. Le festival de Paris a été le plus important.
La visibilité d’un film est essentielle. L’intérêt des affichages
est que ce sont des images fixes.
Objectif Cinéma
: Vous êtes cette année
juré pour le prix de la francophonie.
Moussa Sène Absa : Un
film a besoin de reconnaissance. Elle peut être au niveau
d’un festival, ou au niveau d’une chaîne de télévision,
toutes les chaînes de relations publiques peuvent être importantes
pour un film, pour lui permettre de se positionner sur le
marché. Le prix de la francophonie peut booster la carrière
d’un film. Je ne peux pas dire de quel ordre, mais il y
aura un impact.
Objectif Cinéma :
La francophonie, est-ce encore d’actualité ?
Moussa Sène Absa :
Evidemment. La francophonie est une idée majeure. Ça n’est
pas ringard. La francophonie ce n’est pas simplement le
français. C’est une idée, un concept, un état d’esprit.
Un ensemble de cultures qui partagent une vision du monde.
Les gens pensent que la francophonie s’arrête à la langue
française, mais c’est une notion beaucoup plus large. Une
grande famille qui partage un passé, un présent, une vision
commune du monde. C’est une notion politique.
Objectif Cinéma :
Pourquoi avoir tourné le
film en français ?
Moussa Sène Absa :
Parce que j’écris en français. Je suis un francophone pur
et dur, et je n’ai pas de complexe là-dessus. Si on ne parlait
pas français, comment parlerait-on entre sénégalais, burkinabés,
maliens, guinéens ? On ne communiquerait pas. Je n’ai
pas de complexe à tourner en français. Il y a des films
où je tourne moitié français, moitié wolof. Mais le français
permet aussi de rentrer dans un marché. Le cinéma est une
industrie, pas simplement une chose qu’on fait pour perdre
de l’argent. Le marché c’est aussi la francophonie, ce pays
qui partagent une même langue.