Entretien
réalisé le 6 avril 2004
au Festival du film de Paris
Par Julie PETIGNAT
Francine Jean-Baptiste, productrice à
Mandala production, est présente au festival du film de Paris
pour défendre le film Malien Kabala, d’Assane Kouyaté.
Dans la salle de projection, peu de monde. Le public habituel
d’intéressés, avec le renfort cette fois d’un groupe d’ados.
Vive les djeunes, même s’ils font un peu de bruit pendant
la projection. Elle raconte au public la projection du film
dans le village où il a été tourné. Un drap a été tendu à
l’extérieur, les spectateurs se tenant des deux côtés. Certains
ont donc vu le film à l’envers. Souvenir ému d’une expérience
particulière.
Plus tard, pendant l’interview, la productrice de Mandala
revient sur ses choix et sur les difficultés récurrentes
que rencontre la production de films africains.
Objectif Cinéma :
Comment se porte le cinéma africain ?
Francine Jean-Baptiste :
Le cinéma africain n’est plus vraiment à la mode, même s’il
a connu ses heures de gloire. On est passé à un cinéma différent,
le cinéma asiatique. Il y a une véritable déferlante, ce qui
fait qu’on oublie un peu le cinéma qu’on a aimé. C’est vrai
qu’en tant que producteur on subit ces problèmes de modes
et ces vagues, ce qui fait qu’à un moment donné on n’arrive
plus à tourner les films.
Objectif Cinéma : Comment
orientez-vous vos choix en matière de production ?
Francine Jean-Baptiste :
Je fais des films de pays étrangers en partant du principe
que je produis des films qui ont quelque chose à dire, quel
que soit le pays ou la nationalité. J’aime la différence,
je m’en nourris beaucoup. J’aime les voyages, et travailler
dans un pays amène à porter un regard différent de celui du
touriste. Je préfère m’émerveiller du travail des gens. C’est
une forme de rencontre avec l’autre.