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Librairie Hors-Circuit (c) D.R.

STEPHANIE HEUZE
& FREDERIQUE BAUDOT

Le vidéoclub - librairie Hors Circuits

Entretien réalisé
à Paris, en mars 2004
Par Julie PETIGNAT



Une façade de boutique bleue clair dans une petite rue près de République. A l’intérieur, des murs couverts de vidéos et DVD. Au centre, des présentoirs de livres. Stéphanie et Frédérique, propriétaires des lieux, ont tout fait elles-mêmes. Lorsqu’elles l’ont reprise, la boutique servait de réserve à un chausseur, moquettée sol et murs. A présent, les murs blancs sont tapissés de bibliothèques faites maison, et le sol a retrouvé son aspect des années trente. Un lieu intime où l’on se sent bien.

Au vidéoclub s’adjoint une librairie qui propose environ 500 titres. Mais on peut aussi emprunter des livres et consulter une revue de presse sur les films proposés à la location. Et même se faire offrir un café…


  Librairie Hors-Circuit (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment en êtes-vous venues à proposer à la fois vidéos et livres ?

Frédérique Baudot : J’ai travaillé pendant cinq ans pour un distributeur indépendant, K Films, qui distribue en salles et édite en vidéo des films venant de pays qui sont peu présents sur le marché : Turquie, Allemagne, Pologne, Suède… De nombreuses personnes se plaignaient de ne pouvoir louer ces films. C’est ainsi que l’idée est née.

Stéphanie Heuze : Pour ma part, j’ai toujours travaillé dans le domaine de la culture « underground », que ce soit pour montrer de l’art ou du cinéma expérimental. Je ne pense pas par exemple que le cinéma dit de genre soit de la sous-culture : nous avons donc des livres sur Fulci, Rollin ou Bava. Les livres que nous proposons permettent de prolonger le plaisir qu’on a eu en regardant un film ou de s’informer sur le cinéma africain, iranien, asiatique…  autant de territoires à découvrir.


Objectif Cinéma : Est-ce difficile de faire fonctionner Hors Circuits ?

Frédérique Baudot : Hors-Circuits a ouvert il y a un peu plus d’un an, mais nous avons travaillé une année entière sur l’élaboration du projet, essentiellement pour convaincre les éditeurs de céder ou créer du droit locatif sur leurs vidéos. La plupart des éditeurs indépendants n’avaient jamais été sollicités par un vidéoclub. Quant aux gros diffuseurs, tels Gaumont ou TF1, ils ne souhaitent pas travailler avec nous, dans la mesure où nous n’achetons pas les blockbuster. Or Gaumont a un catalogue particulièrement intéressant pour nous puisqu’ils distribuent les films de Carlotta ou encore Arte vidéo. De nombreux vidéoclubs sont peu scrupuleux au regard du droit locatif, ce qui a rendu les éditeurs méfiants. Au quotidien, nous négocions avec eux en faisant valoir l’originalité (et la nécessité !) de notre démarche.