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Librairie Hors-Circuit (c) D.R.

Objectif Cinéma : Qui vient chez vous ?

Stéphanie Heuze : Des cinéphiles, des étudiants, des personnes retraitées qui souhaitent revoir des classiques, des professionnels, des fans de cinéma asiatique ou gore... Nous faisons également beaucoup de recherches, pour des films ou des livres qui ne sont pas disponibles à la FNAC soit parce qu’ils sont édités par des indépendants, soit parce qu’ils n’entrent pas dans leur politique de vente.

Un client entre. Il rend des DVD, donne ses impressions. On sent qu’il est familier, qu’il poursuit une conversation commencée la veille.

Stéphanie Heuze : Lui par exemple, il n’est pas particulièrement cinéphile mais il est branché musique, le blues et le rock en particulier. Lorsque nous choisissons nos films (nous les regardons tous avant de les acquérir), nous gardons à l’esprit les goûts de nos clients. La prochaine fois qu’il viendra, nous lui proposerons Rock all night de Roger Corman, il va adorer.


Objectif Cinéma : Qu’est-ce qui change par rapport à un grand vidéoclub, une grande librairie ?

Frédérique Baudot : L’accueil, le conseil, le dialogue, la passion, les recherches. On nous demande souvent conseil : beaucoup de gens viennent sans idée particulière.  Nous les orientons.

Stéphanie Heuze : Nous prenons le temps de répondre à des demandes précises. Un étudiant qui ne connaît pas le cinéma expérimental et doit rendre un travail écrit, un scénariste qui étudie le film de propagande pour un documentaire sur les médias, une association de musiciens qui sonorise des films muets, une dame qui aime les chats et qui veut voir des films avec des chats, une artiste qui prépare une œuvre sur le thème de la lune, un metteur en scène qui prépare une pièce de théâtre sans texte et s’inspire du cinéma expressionniste…

  Librairie Hors-Circuit (c) D.R.

Objectif Cinéma : Pour le client, c’est un lieu de sociabilité aussi ?

Stéphanie Heuze : On peut dire ça, oui. Ça nous arrive souvent de discuter pendant une heure. On est plutôt bavardes. Moi surtout. Si on passe entre midi et deux, on a une chance de prendre un café.

Nous avons aussi beaucoup de jeunes qui découvrent le cinéma, qui par exemple ne connaissent pas encore Fellini. C’est touchant quelqu’un qui découvre. On a eu un petit jeune, 16 ans, qui est venu nous dire : « Je viens de découvrir la contre-culture, c’est énorme ! ». Il arrive que des clients, qui ne se connaissent pas, se recommandent des films.


Objectif Cinéma : Les gens passent de la vidéo au livre ?

Stéphanie Heuze : Pas aussi spontanément que nous le pensions. La location appelle surtout la vente vidéo. Pour le livre, les gens viennent plutôt parce que ce sont des ouvrages qu’on ne trouve pas ailleurs (comme le livre d’haïkus écrits par le réalisateur du Souffle, Damien Odoul) ou parce qu’ils ne veulent pas aller à la FNAC.