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Bérénice Béjo (c) Isabelle Vautier BERENICE BEJO
Comédienne
Entretien réalisé
en avril 2004 à Paris
Par Laetitia HEURTEAU
Photos par Isabelle VAUTIER


Le grand public la découvre dans le film de Jugnot, Meilleur Espoir féminin (2000) qui lui vaut d’être nommée, comble d’ironie, pour le César du meilleur Espoir féminin. On l’a vu depuis dans Chevalier de Brian Helgeland, grosse production hollywoodienne avec Heath Ledger, Comme un avion de Marie-France Pisier, Vingt-quatre heures de la vie d’une femme de Laurent Bouhnik. Le Grand Rôle de Steve Suissa lui offre, cette année, l’occasion d’interpréter un personnage de femme plus mûre. Nouvelle étape dans son parcours de comédienne que Bérénice Béjo a accepté gracieusement de nous commenter.



  Le Grand Rôle (c) D.R.

Objectif Cinéma : Qu’est qui vous a émue dans ce personnage qui n’est pas évident à jouer, entre l’amour et la mort ?

Bérénice Béjo : En fait quand je lis un scénario, je ne lis pas mon personnage. Donc ce qui m’a d’abord plu quand j’ai rencontré Steve, c’est surtout l’histoire que je trouvais très humaine, très attachante, très vraie, très proche de ce que tout le monde peut vivre. J’étais très emballée par elle. Et quand j’ai rencontré Steve, j’étais sûre que ça allait être un joli film. Après, par rapport à mon personnage, je ne me suis pas posé tellement de questions parce que Steve voulait que je sois très pure. Il voulait un personnage en total accord avec soi-même, qui acceptait ce qu’il lui arrivait et qui à la fin de sa vie, vivait plus une espèce d’amour intense pour son mari.

Perla a quelque chose de tellement pur et de presque irréel qui fait qu’elle s’oublie et vit totalement à travers son mari à la fin de ses jours. C’était en cela que c’était très beau parce que c’est presque idéaliste : une femme qui va mourir a forcément des crises de nerfs, des états d’âme et dans le film, en tout cas, avec Perla, on ne voit pas cela. Elle est tellement heureuse pour son homme, pour les autres qu’elle vit tranquillement sa maladie.

Bérénice Béjo (c) Isabelle Vautier

Objectif Cinéma : Au niveau de la photographie, votre personnage est aussi très intéressant car il se décolore progressivement, comment avez-vous travaillé cet aspect-là ?

Bérénice Béjo : Il me semblait qu’au début c’était très important de la voir très femme, très à l’aise avec un travail, avec des idées, avec des ambitions : elle veut changer le magasin. Donc très « dans la vie ». Pour investir davantage le personnage, je mettais des joggings, je mettais des sous-vêtements pas très jolis, ternes : quand on est malade, on a envie d’avoir un gros pull, on ne fait pas attention à la façon dont on est habillé et coiffé. J’ai donc surtout essayé de le vivre à l’intérieur de façon intense, avant qu’elle ne sache qu’elle est malade, et après de le vivre encore plus intérieurement et pas superficiellement. C’était vraiment être en phase avec moi-même.