2004 est vraisemblablement l’année « Cornillac »,
entre sa nomination au César du meilleur second rôle masculin
et ses apparitions remarquées dans pas moins de cinq films
(Je t’aime, je t’adore, Vert paradis, Malabar Princess,
Un autre que moi et le très attendu Un long dimanche
de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet).
Sortant d’une émission de radio pour la promotion de Malabar
Princess qui connaît un beau succès en salles, Clovis
Cornillac s’apprête à composer son menu du déjeuner dans un
resto branché parisien qui jouxte la Maison de La Radio. Cela
tombe bien, car nous aussi, à notre menu cinématographique,
nous avons beaucoup de choses à lui demander…
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« LAISSER MURIR L’IMAGINAIRE »
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Objectif Cinéma : Comment
et quand s’est passé votre premier déclic pour la comédie ?
Clovis Cornillac : Ça
dépend de ce qu’on entend par déclic. Il y a les spectacles
que j’ai faits quand j’étais gamin par exemple : j’étais
dans une école publique un peu particulière où on avait déjà
monté un spectacle à neuf ans ! On a joué au Larzac pendant
les évènements des années 70. C’était assez remuant, c’était
une école assez politisée. J’ai commencé à jouer très tôt,
mais je dirais que la vraie décision d’en faire une carrière,
s’est prise plus tard. J’étais d’ailleurs plutôt contre au
départ. Je viens de ce milieu-là (il est le fils de la
comédienne Myriam Boyer, ndlr), je n’en étais pas
un amoureux. Par contre, j’ai découvert ma passion pour la
comédie d’abord par la boxe, bizarrement. C’était une première
manière de monter sur scène, en allant sur un ring. Mais je
n’étais pas un bon boxeur, c’était une manière détournée de
faire le métier de comédien. Le jour où je l’ai découvert
réellement, je suis parti de chez moi, à 14 ans. Et à 15 ans,
j’ai commencé à travailler comme acteur. Cela fait vingt ans
que je n’arrête pas !
Objectif Cinéma :
Quelle a été votre rencontre déterminante ?
Clovis Cornillac : Il
y en a plusieurs, mais il en existe une de véritablement fondatrice,
c’est quand j’ai découvert que je voulais en faire mon métier,
pendant le Mahabharata de Peter Brooke, en 1985. C’est
un spectacle qui m’a formé, on pourrait dire.
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