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Objectif Cinéma : Les subventions perçues en Europe impliquent-elles une dépendance du cinéma africain ?

Bassek Ba Kobhio : On peut le voir comme ça, parce que tout apport financier entrant dans une création est susceptible d’engendrer des choix sur le contenu du film. Cela n’a jamais entraîné quoi que ce soit pour moi. Mais peut-être que le fait de décider de financer mon film ou pas fait déjà entrer dans un tel rapport.

Mais c’est ainsi pour tous les financements. L’argent du CNC pour un film français peut aussi entraîner des choix sur un type de film. Ce n’est pas innocent.

Pour tout vous dire, j’aurais préféré avoir l’argent de mon gouvernement plutôt que celui de financements étrangers. Mais que faire dans ce cas ? Attendre que nos gouvernements prennent conscience de la nécessité de financer le cinéma ?
Je ne parlerais pas de censure directe, non. Peut-être une autocensure indirecte ? Je ne la ressens pas, mais aurait-on l’argent de la France si on faisait un film africain très dur sur Chirac ? C’est la même chose au Cameroun ou en Centrafrique. Il y a toujours un lien entre pouvoir et argent.  D’un autre côté on a quand même des rapports de partenariat assez sains. Et je pense aussi que les différents bailleurs de fonds se neutralisent. Il n’y a pas un seul financier, et tous ont leurs objectifs.


  Bassek ba Kobhio (c) D.R.
Objectif Cinéma : Comment se passe la distribution ?

Bassek Ba Kobhio :
Alors que je n’ai pas eu de difficultés pour mes précédents films, pour celui-ci, nous avons du mal à trouver un distributeur en France. Mais l’aspect positif, c’est que le film a commencé à sortir en Afrique, et qu’il plaît. Il est sorti depuis deux mois en Centrafrique, deux semaines au Cameroun, et également au Tchad. On jongle avec trois copies dans ces différents pays.

Une nouvelle structure est née récemment, elle s‘appelle Africa Cinéma et soutient la distribution de films africains en Afrique. J’avais déjà prévu les dates de sorties avant d’obtenir l’aide, mais sinon j’aurais pu sortir le film sur dix copies.
En Afrique, l’avenir ne se situe pas forcément dans la grande salle de projection. Je parlais du numérique tout à l’heure, et ça peut être un autre avantage : une projection vidéo de qualité, dans des petites salles, des quartiers, des villages. Cela fait partie de mes projets. J’ai un festival qui s’appelle Ecran noirs, qui est aussi une école, et qui va prochainement s’occuper d’exploitation. Avoir de petites unités, mais de qualité, avec un bon son, une belle image est très important.


Objectif Cinéma : Qu’apporte le Festival du Film de Paris ?

Bassek Ba Kobhio : Le festival peut attirer les distributeurs. Ils peuvent aller voir comment réagit le public parisien.



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Réalisateur

2003 Le Silence de la forêt, de D.Ouénagaré, B.B.Kobhio
1995 Le grand blanc de Lambarene
1991 Le Maître du canton, de B. B. Kobhio, avec Edwige Ntongon a Zoc
1988 Festac 88 (doc)
1988 Naissance d’une démocratie (cm)
1995 La femme et le secret (cm)
1995 La poule aux œufs d’or (cm)
1996 La reine blanche (doc)

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Producteur

1995 Le Maître des éléphants, de Patrick Grandperret avec J. Dutronc