Jean-Noël Brouté est l’un des meilleurs
comédiens burlesques français. Voilà, c’est dit. Et pourtant,
il est quasi inconnu du grand public, ignoré par la plupart
des cinéastes français. Mais si l’on regarde la plupart des
films de Bruno Podalydès, notamment Dieu seul me voit
et Le mystère de la chambre jaune, impossible de ne
pas repérer ce drôle de personnage enfantin et lunaire, que
personne n’écoute la plupart du temps mais qui existe principalement
par son petit corps alerte et agité ou encore ses mimiques
étonnées.
À travers cette conversation, mettons donc en relief celui
qui l’incarne, et qui compose dans ses mêmes films avec le
très sérieux Denis Podalydès un beau tandem d’amitié plaisante
et profonde.
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Objectif Cinéma :
Souvenirs souvenirs
d’Ariel Zeitoun a été ton premier film ?
Jean-Noël Brouté : Non,
avant j’avais fait de la figuration dans Coup de foudre
de Diane Kurys. Il faisait froid, c’était dans une gare, on
me voit à peine porter une valise…Mais je sais que j’étais
très content ! Il y avait Guy Marchand et Isabelle Huppert…
Je me rappelle que j’avais regardé la séquence au ralenti
au magnétoscope. J’avais dû reconnaître mon manteau !
Et puis effectivement ensuite j’ai dû enchaîner sur Souvenirs
souvenirs… Là c’était le grand rôle, je devais avoir deux
ou trois phrases à dire ! (rires). Mais là aussi,
c’était très impressionnant, il y avait dans la séquence Philippe
Noiret, Marlène Jobert et pas mal de figuration. Je devais
présenter un groupe qui parodiait Les Platters !
Objectif Cinéma : Dans
A nous les garçons, tu as un rôle plus important…
Jean-Noël Brouté : Oui,
oui, A nous les garçons, un très grand rôle !
(rires). Je tournais parallèlement Derborence
de Francis Reusser, un film très poétique à l’opposé de celui
de Michel Lang. C’était assez drôle de tourner ces deux films
en même temps. A l’époque, finalement, j’enchaînais les films
! J’avais alors l’impression de très bien jouer. J’ai le sentiment
d’avoir progressé mais c’est-à-dire qu’on est plus sûr de
soi quand on commence à jouer, et plus ça va, plus on se met
à douter. On a d’abord l’impression qu’on sait tout faire
et quand on voit le film, on se dit que non, c’était juste
une impression. En même temps je me trouve meilleur maintenant,
bien heureusement !
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