 |
|
|
|
Objectif Cinéma :
Comme tu le disais tout à l’heure, il y a quelque chose du
domaine de l’enfance, de l’adolescence dans tes personnages,
dans ton jeu, seul et avec Denis Podalydès…
Jean-Noël Brouté : Oui,
effectivement, mais j’ai l’impression bizarrement de ne pas
en être sorti, de l’enfance. On n’a pas l’impression de grandir
avec ce métier-là. On joue un rôle et on repart pour autre
chose, il y a certes une évolution forcée, mais il y a aussi
une sorte d’innocence préservée et renouvelée. C’est un éternel
recommencement d’une certaine manière. Claude Rich, par
exemple, joue comme un enfant. Il m’a rempli de joie. Un personnage
avec une carrière tellement extraordinaire et qui a su rester
un gamin !
Objectif Cinéma : Tu
as joué dans un sitcom, Eva Mag, pour la télévision :
c’était une expérience complètement différente…
Jean-Noël Brouté : Oui…Et
elle m’a bien plu. Le principe était de répéter trois ou quatre
jours et de jouer devant un public. Les réactions des spectateurs
n’étaient pas toujours très justes car ils étaient chauffés
à blanc et riaient dès qu’on faisait le moindre truc…Mais
ça te donne une énergie, et ce qu’il y avait à faire était
assez drôle, il fallait y aller à fond !
|
 |
|
|
Objectif Cinéma : Avec
un rythme à prendre…
Jean-Noël Brouté :
Il vient aussi tout seul, grâce justement au public qui te
dynamise. Je me rappelle du premier épisode en public de la
série, je n’ai jamais eu autant peur de ma vie ! Ce n’est
pas l’équivalent du théâtre où il y a une concentration, où
l’on sait où l’on va du début à la fin. Au théâtre, tu as
répété un mois, là tu répètes une semaine ! C’était tellement
fort et pas facile de faire cette expérience que je me suis
d’abord dit que je pourrais tout faire ensuite…Et en fait,
pas du tout ! Ton expérience ne reste que sur le moment…
Elle ne t’apporte pas une sécurité. Mais quand je vois Claude
Rich, après son immense carrière, être impressionné par les
mêmes choses que moi encore aujourd’hui, je me dis que ça
doit être normal…Et ça me fait plaisir de ne pas être sûr
de moi en fait… Quand je me revois, étant jeune, être sûr
de mes effets, de ce qui va faire rire, je crois que j’ai
perdu le petit matériel de comédien que j’avais, je l’ai perdu
volontairement et involontairement. En fait, ne pas avoir
une technique, ou au moins la gommer, me convient bien. En
tout cas avec Bruno (Podalydès), je n’utilise pas de trucs.
Denis (Podalydès) intellectualise beaucoup, réfléchit, il
a une vraie démarche… C’est vrai aussi que Rouletabille dans
Le mystère…, ne jure que par la pensée, la déduction
et la logique alors que Sinclair y va un peu les yeux fermés :
il suit les gens. D’ailleurs Bruno disait que Denis était
Tintin, et que j’étais Milou ! J’étais un peu déçu sur le
moment et puis je m’y suis fait ! (rires).
 |
|
Jean-Noël Brouté joue dans
la comédie Sexes très opposés, premier
long-métrage d’Eric Assous (co-scénariste des Randonneurs ou de Les gens en maillot
de bain ne sont pas forcément superficiels)
édité en DVD par Ciné Génération.
|
|
 |
|
2004 Le Parfum de la dame en noir
de Bruno Podalydès
2002 Le Mystère de
la chambre jaune de B. Podalydès avec P. Arditi
2002 Heures creuses
de Sébastien Sort avec J.-N. Brouté, C. Perot
2001 Sexes très opposés
d'Eric Assous avec E. Tovati, C. De Turckheim
2000 Liberté-Oléron
de Bruno Podalydès avec D. Podalydès, G. Londez
1997 Dieu seul me
voit / Versailles-chantiers de B. Podalydès
1985 Derborence de
Francis Reusser avec Jacques Penot, Bruno Crémer
1985 Le Bonheur a
encore frappé ! de J.-L. Trotignon avec J.-L.
Bideau
|
|
|