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Objectif Cinéma :
Bruno Podalydès est-il directif ?
Jean-Noël Brouté : Je
n’en ai pas l’impression mais à mon avis, c’est le cas !
Il donne très peu d’indications. Pour Dieu seul me voit,
on avait fait pas mal de répétitions, Denis et moi, avant
le tournage. Cela permettait d’avoir une plus grande aisance,
de bien connaître le texte, d’avoir déblayé suffisamment le
chemin. Mais on n’a pas toujours le temps d’en faire. Cela
va être le cas à nouveau pour Le parfum…, mais
pour Le mystère…, on n’en avait pas fait, il y avait
juste eu une lecture. Mais pour Dieu seul me voit,
Bruno avait répété tout le film avec tous les acteurs.
Objectif Cinéma : Dans
Le mystère de la chambre jaune, il y a une complémentarité
entre la gestuelle de Sinclair, ton personnage, et les nombreux
monologues de Rouletabille, une sorte d’échange muet par les
gestes entre deux personnages aussi…
Jean-Noël Brouté : Ce
sont des choses plus intuitives que réfléchies. Il y a forcément
un peu de volonté de ma part, mais ça me paraît moins évident…
En tout cas l’idée de nous associer Denis et moi pour Le
mystère de la chambre jaune est venu à Bruno après avoir
vu comment notre « couple » fonctionnait dans Dieu
seul me voit.
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Objectif Cinéma :
Il y a du Harpo Marx dans Sinclair…
Jean-Noël Brouté : Les
Marx sont des figures de cinéma que j’aime beaucoup, comme
Chaplin, alors forcément ça doit déteindre un peu…Mais c’est
vrai que pour revenir à notre échange avec Denis, j’aime beaucoup
jouer avec lui et comme il est bon, c’est un peu comme si
je le copiais. Un peu comme lorsque je peins et fais des copies
de tableaux. Et comme j’ai une personnalité différente, cela
se retranscrit différemment. J’ai fait des choses inspirées
par Denis, mais le rendu est différent, ne serait-ce que parce
qu’on n’a pas le même visage… C’est vrai qu’en peinture, je
fais des tableaux, des copies, en me disant qu’un jour je
peindrai mes propres toiles et que j’aurais ainsi une technique
personnelle. Je pense que dans le jeu, c’est pareil. Les acteurs
t’influencent toujours de toute manière.
Objectif Cinéma : Si
je te dis que tu es l’un des plus grands acteurs burlesques
français d’aujourd’hui, est-ce que tu acceptes le compliment ?
Jean-Noël Brouté : Oh
oui ! Non seulement je l’accepte, mais en plus il me
fait très plaisir.
Objectif Cinéma : Et
tu comprends aussi pourquoi je dis ça ?
Jean-Noël Brouté : Oui.
Mais c’est-à-dire que parler n’est pas mon univers. Moins
il y a de texte dans un rôle, mieux c’est. C’était le cas
du Mystère de la chambre jaune… Le silence me
plaît davantage, je me sens plus à l’aise quand je ne parle
pas.
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