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  MICHEL KLEIN
ET JEROME LARCHER

Producteurs à Hatari Films
Entretien réalisé
en février 2004
Par Nicolas JOURNET


Associés à Franck Beauvais d'Arte, Michel Klein et Jérôme Larcher ont mis au point une série de quinze courts-métrages regroupés sous la dénomination Portraits. Avant d'être tous diffusés dans l'émission Courts-Circuits, quatre d'entre eux ont été présentés à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes 2004.


  La Goutte d'or (c) D.R.

Objectif Cinéma : Comment est née l'idée de créer la série Portraits ?

Michel Klein : L'idée est venue d'une réflexion entre Arte et nous sur le cinéma actuel, sur l'état du court en France. Aujourd'hui, le court se construit beaucoup autour d'un scénario. Il est devenu un genre commissionnable, très orienté, car très commenté. Il faut faire des films à chute, ce qui donne à l'écriture du court une forme qui ne correspond en rien à celle du long. Faire une belle chute ne présage en rien d'un bon scénariste. Nous, nous voulions désentraver le geste, placer des réalisateurs en dehors de la procédure sélective. Les processus d'écriture n'ont pas été très longs : deux versions au maximum. Nous voulions réduire le temps qui sépare l'idée du court et sa réalisation. Arrêter la recherche du chef d'œuvre à tout prix, car ça n'existe pas, mais retrouver la dimension expérimentale du court.


Objectif Cinéma : Puisqu'il s'agit d'une série, y avait-il des règles à respecter ? Thématiques ? Stylistiques ?

Michel Klein : Non. Il n'y avait pas de sujet, ni de format imposé.

Jérôme Larcher : Il n'y a même jamais eu de discussion sur le choix du réalisateur.

Capitaine Achab (c) D.R.

Michel Klein : Nous avons juste donné une impulsion. Au départ, nous avions juste donné une limite de temps : les films ne devaient pas dépasser 15 minutes. Mais nous avons vite changé d'avis. Capitaine Achab de Philippe Ramos, l'un des premiers films à être terminé, faisait 22 minutes et on n'allait pas lui demander de le raccourcir. Capitaine Achab a trouvé sa durée. Nous avions aussi en tête un certain timing. Nous voulions tourner un film par mois, mais rapidement nous avons dû renoncer devant l'emploi du temps serré des réalisateurs. Résultat : des films se sont tournés simultanément.

Jérôme Larcher : Ce qui est drôle, c'est que sans avoir donné de directives précises les films se ressemblent. La nature est très présente. Beaucoup se sont intéressés aux paysages comme Lenz échappé ou Capitaine Achab.


Objectif Cinéma : La série a-t-elle été difficile à produire ?

Michel Klein : ARTE, le C.N.C et la Délégation aux Arts plastiques ont constitué l'essentiel du financement. La difficulté pour une collection, c'est de devoir gérer un seul budget. Réduit à l'unité, le budget serait très inférieur à ce qu'on pourrait avoir pour un court pris isolément. Il faut donc jouer sur l'économie d'échelle.