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Rencontres Internationales de Cinéma (c) D.R; ANDREA GRUNERT
Programmatrice aux Rencontres
Internationales de Cinéma
Entretien réalisé
à Paris en juillet 2004
Par Nadia MEFLAH


A l’occasion de l’hommage rendu à la BBC et à ses cinéastes anglais, Alan Clarke fut le révélateur pour tous ceux qui assistèrent chaque soir, ébahis et impressionnés, à une magistrale leçon de cinéma et d’humanité, loin très loin derrière les arguties un brin moralisateurs de certains loachiens et leighiens (suivez mon regard).

Alan Clarke serait notre Samuel Fuller mâtiné de Ford sans le pathos devenu quasi monnaie obligatoire en ces temps de terreur poujadiste, tenant haut l’idée d’un cinéma du dépouillement le plus ascétique possible, au nom d’une vision du monde sans concession ni mauvaise foi. Alors Clarke, plus rock and roll et hardcore que tous les excités du steadicam actuels, et, vissé à l’âme, une ineffable tendresse borderline pour tous ces merdeux que la libérale société vomit, ces empêcheurs de consommer en rond.

Et si nous obligions nos pseudo dirigeants à digérer chaque matin, au petit’déj ministériel, du Alan Clarke, histoire de leur balancer une leçon d’humilité ?

Rencontre avec Andrea Grunert, Universitaire, critique de cinéma et responsable  de la programmation des films d’Alan Clarke aux Rencontres Internationales de Cinéma au Forum des Images (Paris, 2004)


ALAN CLARKE,  INESTIMABLE CINEASTE DE NOTRE TEMPS


  Alan Clarke
Objectif Cinéma : Comment peut-on présenter Alan Clarke ? Est-il un cinéaste ? un documen-tariste ? un travailleur de la télévision britannique ?

Andrea Grunert : Je le considère - et je ne suis pas la seule - comme un cinéaste, bien qu'Alan Clarke ait presque exclusivement travaillé pour la télévision et qu'il ait aussi réalisé des films de commande.
Il a su créer une approche - un style narratif et esthétique - très personnelle qui dépasse les limites imposées par le petit écran. La perception est différente. Soit. Mais les projections dans le cadre des Rencontres Internationales du Forum des Images ont encore une fois montré que ses films épousent parfaitement la taille du grand écran.

Il faut reconnaître que la télévision a joué un rôle fondamental (et fondateur) pour maints cinéastes britanniques dont Mike Leigh et Ken Loach.