Objectif Cinéma :
Comment expliquez vous
le fait que ces films soient rarement diffusés ?
Andrea Grunert :
C'est sans doute dû au fait que ses
films sont pratiquement tous des productions télévisées. Il
n'y a que peu d'exceptions. Contrairement à ses collègues
Leigh et Loach, il a continué à travailler pour la BBC. Plusieurs
de ses films sont relativement courts et, pour cette raison,
ne s'adaptent peut-être pas à tous les circuits d'exploitation.
En fait, du moins depuis sa mort en 1990, plusieurs de ses
films ont été montrés à des festivals dans le monde entier.
J'ai moi-même organisé un programme avec plusieurs films dans
le cadre du festival international du film de jeunesse à Oberhausen,
dans la région de la Ruhr en Allemagne en l'an 2000. En 1998,
le festival d'Edimbourg lui a rendu hommage ; le British
Film Institute à Londres a organisé un grand
programme avec ses films l'année dernière. Mais, bien entendu,
il s'agit d’occasions particulières.
Objectif Cinéma : Pourquoi
les spectateurs parisiens, lors des dernières Rencontres Internationales
de cinéma au Forum des Images, n’ont-ils pas payé leurs places
de cinéma ?
Andrea Grunert :
La BBC, qui détient les droits des
films montrés dans le programme en question, avait exigé cette « non-commercialité »
absolue.
Ce ne fut pas pareil pour le film Made in Britain qui
a été produit par Central Television.
Objectif Cinéma : Qui
détient les droits des films d’Alan Clarke ?
Andrea Grunert :
La BBC WORLD WIDE FILMS détient
les droits pour les films de Clarke produits pour la BBC méridionale et
la BBC de l'Irlande du Nord. Pour les autres films, il
y a différents détenteurs de droits. Film 4, ou plutôt
son successeur, car Film 4 n'existe plus, par exemple, pour
un des films réalisés pour le cinéma.
Objectif
Cinéma : Pourriez-vous
nous expliquer les raisons pour lesquelles Contact
et Christine n’étaient pas au programme des Rencontres
?
Andrea Grunert :
Il y avait apparemment un problème
de droits d'auteur qui ne pouvait pas être réglé à temps,
car les programmateurs du festival ont été mis
au courant trop tard de cette question. Ceci est très dommage,
car Contact et Christine sont deux films clés
de Clarke. Contact est, avec Elephant, un
des deux films sur les troubles en Irlande du Nord. Christine
est un film sur une jeune droguée et c’est une autre mise
au point du travail de Clarke avec la Steadicam.
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