Paris. Petit café près de la Place
de la République. Claude Scasso est directeur de la publication
et rédacteur en chef de La Gazette des scénaristes. Dans
le numéro 19 de ce trimestriel, daté de septembre 2003, il a
publié une enquête exclusive décrivant la place du scénariste
dans le cinéma français. Une étude qui révèle selon ce journaliste-scénariste
les lacunes françaises dans l'aide au développement.
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Objectif Cinéma :
Comment est née l'idée de cette enquête ?
Claude Scasso : À la suite
du rapport Gassot, en 2000, la présidente de la SACD Christine
Miller a souhaité mener à bien une étude complète sur les
scénaristes en France. Un peu en réaction au rapport Gassot
qui selon elle épousait trop le point de vue des producteurs.
Elle a engagé une personne chargée de dépouiller les contrats
d'auteurs déposés au CNC sur la période 1997-2000. Et également
d'envoyer des questionnaires aux scénaristes, producteurs,
agents et autres professionnels, car dès le départ de cette
enquête il y avait la volonté d'éviter de tomber dans le corporatisme,
de défendre uniquement le point de vue des scénaristes. D'ailleurs,
le premier titre de l'enquête – « États des lieux du
scénario en France » - traduisait déjà le sens global
de l'enquête. Après plusieurs mois de dépouillement, la première
synthèse faisait 700 à 800 pages. Même les personnes qui l'avaient
fait ne savaient plus par quel bout le prendre.
Objectif Cinéma :
C'est à ce stade que vous êtes intervenu ?
Claude Scasso : Oui. Entre
temps, la Guilde avait fusionné avec l'Union des Scénaristes.
J'ai repris La Gazette des Scénaristes et j'ai trouvé
cette étude laissée à l'abandon. J'ai trouvé cela dommage,
et avec Christine Miller nous nous sommes replongés dedans
pour finalement en dégager trois axes majeurs : l'identification
de la population, les salaires et la relation scénariste/réalisateur.
On aurait pu multiplier les parties - notamment une sur les
relations scénaristes/producteurs - mais il fallait bien s'arrêter
quelque part.
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