Née en octobre 1956 à Paris, Frédérique
Devaux est chargée de cours à l’université de Paris 7 (Jussieu),
Paris 1 (Panthéon Sorbonne) et à l’Ecole Nationale Supérieure
Louis Lumière (ex-Vaugirard). Elle a réalisé, depuis 1980,
une trentaine de films expérimentaux et de documentaires distribués
dans diverses coopératives et achetés par différents musées
(Nouvelle Zelande, USA, France…).
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Cineastes.net
: Comment définiriez-vous le cinéma
expérimental ?
Frédérique Devaux : Alors
déjà moi, je n'emploierais pas le mot expérimental, parce
qu'il a une connotation assez première. Ça réfère immédiatement
à l'expérimentation, et je préférerais dire qu'il y a un cinéma
de recherche, c’est-à-dire un cinéma qui dans un premier temps,
historiquement, s'est cherché, souvent en rapport avec l'art
plastique (Fernand Léger, des gens comme ça). Et ensuite un
cinéma qui explore ses propres composantes, c’est-à-dire ce
qui le constitue : le cadre, la lumière, le rythme etc. Je
dirais donc plutôt un cinéma de recherche.
Par quoi ça se caractérise c'est assez difficile à dire, mais
je dirais qu'en amont c'est un travail pur. C’est-à-dire on
prend des motifs – on dirait dans le cinéma commercial un
sujet – et l’on travaille autour. On l'approfondit et l’on
n'arrête pas le film, tant qu'on n’a pas vraiment saisit quelque
chose de ce motif. Alors que le cinéma commercial est un cinéma
qui va chercher à l'extérieur, qui raconte des histoires qui
essayent de nous distraire… Il y a quelquefois dans ce cinéma
de recherche des préoccupations uniques, l'unicité n'entraînant
pas forcément le fait que ce soit univoque. C'est pourquoi,
souvent les films de recherches sont courts. Ça, c'est en
amont.
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