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Cineastes.net : Quelle importance accordez-vous à la diffusion ?

Frédérique Devaux :
Si on fait une œuvre, c'est pour la partager. Si on fait quelque chose, c'est qu'on pense que c'est bien ou que c'est un essai - ça peut être aussi la partager pour que les gens puissent la critiquer, dire ce qu'ils en pensent. Mais si on fait une œuvre c'est pour qu'elle soit diffusée et dans le meilleur des cas, mais ça on est jamais sûr du fait, c'est pour apporter du plaisir à l'autre. Ça peut être un plaisir intellectuel ça peut-être un plaisir physique, simplement pour les yeux… peu importe, mais le but c'est de le faire partager.

Donc je ne moque pas du tout d'être diffusée, mais n'irai pas non plus faire le forcing pour être diffusée. Je n'irais pas essayer d'écraser les gens que je connais et dire «  prenez mon film mais pas le sien ». C'est pas du tout mon style. Si on me demande d'être diffusé, j'accepte, y compris comme ça s'est passé très récemment, si on ne me paye pas et que c'est pour aider un jeune festival, ou des jeunes et je le fais parce que je considère qu'ils ont besoin d’être aidé. Donc la diffusion pour moi est importante.

C'est pour ça qu'on a fait avec Michel Amarger un festival de diffusions de films pendant cinq ans et qu'on a aussi beaucoup diffusé à l'étranger : à Londres, Amsterdam, en Italie etc. Parce qu'on pensait que c'était essentiel.


Cineastes.net : Donc l'aspect confidentiel habituel de la diffusion de l'expérimental n'est pas quelque chose qui vous satisfait ?

Frédérique Devaux :
Il faut prendre les choses au départ. Ça dépend ce qu'on appelle confidentiel. Parce qu'il y a plusieurs facteurs.

Au départ c'était confidentiel. Je vais parler de ce que je connais. Dans les années 80 et jusqu'à peu près en 1987, peu de gens s'intéressaient au cinéma expérimental. Du fait de l'enseignement du cinéma… Sur ce point, je sais de quoi je parle, parce que j'enseigne le cinéma, j'essaie de faire aimer le cinéma expérimental aux étudiants, je leur en parle, je leur en montre… Même à Louis Lumière à chaque début de cours, je leur passe une œuvre. Courte parce que je ne suis pas payée pour leur montrer du cinéma expérimental. Mais je leur montre par exemple Fernand Léger, un film de Chomette, je leur montre quelque chose qu'ils n'auront peut-être jamais l'occasion de revoir, et qui va les sensibiliser à autre chose, à un autre rythme. Du fait de cet enseignement, il s'est trouvé à partir des années disons 90 sur le marché, un certain nombre de jeunes gens et jeunes filles qui ont commencé à s'y intéresser. Or maintenant le cinéma ne me paraît plus autant confidentiel. Il me paraît encore trop cloisonné par rapport au cinéma dit « figuratif » ou « narratif » et peut-être « commercial », mais il me paraît avoir recruté beaucoup de forces, et je fais le pari que maintenant il ne va pas rester confidentiel. C’est-à-dire que ça va émerger, il va se passer quelque chose. Et il y a des jeunes gens qui ont créé des nouveaux lieux de diffusion, de production etc. La confidentialité pour moi n'est plus vraiment d'actualité. Elle est très relative, mais elle n'est plus ce qu'elle était. Les choses ont beaucoup évolué et ça j'en suis très contente.




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Frédérique Devaux
: biographie, textes, entretiens à propos de F. Devaux
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