Objectif
Cinéma : Tu parlais de
festival : justement est-ce qu’il n’y a pas une compétition
entre festivals pour avoir les films ?
Sonja Wiemann : Si
bien sûr. Je pense qu’elle nous touche moins à Bordeaux, où
l’on est encore un festival spécialisé.
Objectif Cinéma : Les
très gros festivals généralistes de cinéma (Cannes, Venise,
Berlin, etc) ont une clause d’exclusivité en quelque sorte.
Si un film est sélectionné dans l’un de ces festivals, il
ne peut pas l’être ailleurs avant ?
Sonja Wiemann : Oui
tout à fait. Le jeu et l’enjeu, c’est d’avoir le film le premier.
C’est à moi de contacter les propriétaires des droits pour
la France, donc soit un distributeur français, soit un producteur
- quand c’est un film qui n’a pas encore de distributeur -
ou s’il n’y a pas encore de distributeur et que c’est un film
étranger, un vendeur international, ou encore une institution
étrangère chargée de promouvoir le cinéma de tel pays, ou
enfin une personne particulière (un réalisateur, etc.).
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Objectif
Cinéma : Une fois
que le film a été sélectionné, y a-t-il quand même des difficultés
à le garder ?
Sonja Wiemann : Au
sein d’une petite structure organisatrice comme la nôtre,
il y a parfois une difficulté pour avoir assez de matériel
promotionnel. Il y a un grand travail d’organisation :
il faut décider quand on peut passer le film, prévoir l’acheminement
des copies, la venue de la réalisatrice, de la productrice
ou de la scénariste, voir si l’équipe artistique pourra être
présente au festival, organiser son voyage, prévoir des traducteurs
si c’est un étranger qui ne parle pas français, voir comment
il va être encadré… Il faut aussi prévoir la traduction des
films quand les films ne sont jamais passés en France, il
faut s’assurer d’avoir le matériel, les listes de dialogue,
les envoyer au traducteur et à ceux qui font le montage technique
des sous-titres, ou encore avoir un bon synopsis pour le catalogue…
Ce sont des choses impossibles à rattraper pendant le festival
si on ne les a pas préparés avant.
Objectif Cinéma :
As-tu des souvenirs de projections particulièrement bien reçues ?
Sonja Wiemann : Au
dernier festival, tous les films ont bien été reçus. Particulièrement
Ma vie sans moi, très applaudi par le public bordelais,
mais aussi Wilbur wants to kill himself, Souviens-toi
de moi...
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Objectif
Cinéma : Qu’aimes-tu
le plus dans ton travail de programmatrice ?
Sonja Wiemann : J’aime
ce moment, après la projection, quand les gens me disent que
c’était un bon film, et quand je vois que la personne qui
est venue présenter le film est contente. J’aime aussi quand
je suis arrivée à convaincre quelqu’un de venir à Bordeaux
pour présenter le film la première fois en France ou en Europe.
Ça aussi, ce sont des moments de bonheur !
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