 |
|
|
|
Objectif Cinéma :
En revoyant le début de Trafic,
on songe très directement à la séquence introductive d’Adieu.
Et de la même manière que le film de Tati, qui est
à la fois drôle et inquiétant, Adieu repose sur une
sorte de dissonance qui traverse le film de part en part.
Arnaud des Pallières :
C’est vrai qu’outre Christine et Blue Collar,
j’avais en tête Trafic. En règle générale, et au-delà
des références, je pense que j’ai besoin souvent sur les
ouvertures - et c’est quelque chose qui est propre à l’opéra,
le texte de Vincent Dieutre en parle très bien -, d’énoncer
l’art poétique, la méthode et le mode d’emploi sous lequel
le film va fonctionner. J’aime beaucoup faire ça. C’est
souvent les moments les plus denses, parce que souvent dans
mes films il y a plusieurs récits, et c’est là où tout d’un
coup, je fais tout démarrer en même temps. Le spectateur
est un peu perdu, je lui dis qu’il y a à voir à droite,
à gauche, les choses vont se croiser, être en parallèle,
puis se retrouver. Dans cette ouverture au fond, comme dans
Wagner ou d’autres, vous avez tous les thèmes du film, et
vous avez la profession de foi d’écriture du film.
Objectif Cinéma : Ne
trouvez-vous pas dommage, que seuls trois de vos films soient
vraiment visibles ? Ne serait-il pas souhaitable de les
réunir en intégralité au moins dans un lieu ?
Arnaud des Pallières :
Ces films sont effectivement visibles (Drancy Avenir,
Gertrud Stein et Disneyland) ainsi que la
conférence de Deleuze qui a fait l’objet d’une édition DVD.
J’ai fait une douzaine de films, dont 7 ou 8 courts-métrages.
Il reste trois courts-métrages dont je suis réellement content.
Les autres sont intéressants pour moi, parce qu’ils ont
été des tentatives. Les courts sont faits pour qu’on risque
des coups, et quand on risque des coups et bien quelques
fois, on rate. Je sais que ce qu’il y a de solide dans mes
quatre derniers films vient bien évidemment du fait que
j’ai pris beaucoup de risques quand j’ai fait des courts-métrages,
et que j’ai raté beaucoup de choses. À présent, j’ai une
espèce de 6ème sens qui fait que je sais un peu mieux ce
que je sais faire et ce que je ne sais pas faire. Restent
trois films, La mémoire d’un ange, qui est très difficile
à voir, il n’existe qu’une copie, que je possède. Nous sommes
en train avec le GREC, producteur de deux des courts, Avant
Après (avec déjà Mohamed Rouabhi) et Les choses rouges
(également avec Mohamed Rouabhi et Julien Hirsch) de les
mastériser en DVD. Il est possible qu’ils complètent l’édition
DVD de Adieu.
|
 |
|
|
Objectif Cinéma :
Quels sont les projets sur lesquels
vous travaillez actuellement ?
Arnaud des Pallières :
J’ai deux projets, au même état d’avancement, l’un est un
film fantastique pour enfant qui pour le moment s’appelle
L’enfant volant ; l’autre est plus complexe
du point de vue du scénario et je ne pense pas que c’est
celui-là que je vais faire en premier. Je viens par ailleurs
de terminer la première épreuve de scénario de l’adaptation
d’un roman américain de John Cheever,
dont Serge Lalou a pris les droits. On essaye d’aller très
vite sur ce projet, avec le désir de le tourner cet été.
 |
|
2003 Adieu d'Arnaud des Pallieres avec Olivier
Gourmet, Laurent Lucas
2002 Disneyland, mon vieux pays natal
1996 Drancy Avenir d'Arnaud des Pallieres
|
|