Entretien
réalisé
et traduit de l’anglais
Par Philippe CHAPUIS
Ruth Mader, née le 17 janvier 1974 à Vienne
en Autriche, Parallèlement elle a travaillé comme assistante
réalisatrice et assistante de casting pour des longs métrages
et des films publicitaires. Struggle, son premier long-métrage,
a été présenté dans la sélection Un certain regard au 56ème
Festival de Cannes.
Née en 1974 à Vienne, Ruth Mader, après avoir étudié à l'Universität
für Musik und Darstellende Kunst Wien Abteilung Film und Fernsehen
(HFMDK), entre dans le milieu du cinéma comme assistante au
casting et à la mise en scène, avant de réaliser ses premiers
courts-métrages. L'un d'entre eux, Null Defizit, est présenté
au festival de Cannes en 2001, dans le cadre de la Cinéfondation.
Son premier long-métrage qui sort enfin en salles en octobre
2004, a également été présenté à Cannes en 2003 (Un certain
Regard).
Objectif Cinéma :
Quel a été le point de départ
du film ?
Ruth Mader :
Avec mon co-scénariste, Martin Leidenfrost, nous sommes
partis de l’histoire entre les deux hommes - l’un propose
à l’autre l’expérience particulière de la pendaison - ,
ça devait être le point de départ d’un court-métrage. Nous
n’avons pas pu faire le court-métrage car je n’arrivais
pas à trouver un acteur qui accepte de jouer cette scène
de la pendaison. Nous avons essuyé 22 refus de comédiens
qui ne voulaient pas se déshabiller à l’écran. Nous avons
donc marqué une pause en nous disant que l’on gardait l’idée
de côté sans se focaliser sur ce court-métrage. Quelque
temps plus tard, j’ai lu un article très documenté sur les
cueilleurs de fraises venus des pays de l’Est pour travailler
en Autriche – il mentionnait les terribles conditions de
travail, les très bas salaires, etc. J’ai alors réfléchi
à la possibilité de combiner les deux idées. Dans le court-métrage,
le personnage de Marold parlait toujours d’une femme qu’il
baisait comme si ou comme ça et je me suis dit que cette
femme devait être la cueilleuse de fraises. Nous avons écrit
un premier traitement puis nous avons complété nos recherches
sur la cueillette des fraises, le fonctionnement des abattoirs
de dinde, la vie des clandestins par des lectures et des
visites. Peu à peu les choses se sont mises en place.
Objectif Cinéma :
Comment vous est venu l’idée
de cette structure en deux mouvements ?
Ruth Mader :
Au début de l’écriture, nous avions pensé raconter les parcours
de Ewa et Marold en parallèle depuis le début, mais cela
ne fonctionnait pas. Nous avons opté pour une solution plus
radicale, en deux parties.