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Eastwood, la boucle et le trait d'union (c) D.R. LIVRE

Eastwood, la boucle
et le trait d'union

de Nicolas Chemin

Clint Eastwood
de Patrick Brion
Par Nadia MEFLAH

POUR UNE POIGNEE DE CLINTOPHILIE

Et si on jouait un peu au calcul mental ? Savoir lequel des deux bouquins superbement illustrés vaut la peine d’être achetés. C’est rude comme argument critique non ? Bon, c’est vrai que là, comme ça, j’ai une longueur d’avance sur vous, vu qu’en plus j’ai quasi collée à mon ordinateur ma calculette convertisseuse euro… Alors, esprit cartésien un brin fauché, investir dans l’ouvrage de Nicolas Chemin ne vous ruinera pas…et vous faites en plus une bonne affaire. Maintenant, il s’agirait de scruter d’un peu plus près ces deux études ; où le pavé de Brion, tel un Goliath, tendrait à éclipser, de par sa nature exhaustive (douce rêverie féminine devant le florilège charnel du sieur Clint…) le mince et élégant jeune éphèbe David en la personne Chemin. Tout le monde connaît la fin de l’histoire….

  Clint Eastwood (c) D.R.
Oui, mais voilà que je vous conseille les deux (j’avoue mon faible pour David…) et qu’ils sont si dissemblables qu’ils en arrivent à former un beau couple, un peu comme Laurel et Hardy (suivez mon regard… !) Car en dévorant des yeux, les doigts fébriles, l’ouvrage de Brion, (très sobrement intitulé Clint Eastwood) on en a plein la vue ! Du Clint sous toutes les coutures (la photographie page 54 vaut le détour pour les adeptes du poigné d’amour…) Les informations sont précises et claires comme l’iconographie magistralement riche. Normal me diriez-vous venant d’un homme comme lui. Effectivement, chaque année, Patrick Brion édite un album de ciné et nous donne à vivre un rendez-vous, ma foi, fort plaisant, surtout en période de fin d’année où l’on se creuse la tête ( tout en vidant son porte monnaie…) à dénicher quelque présent de première classe. On se souvient tous de ces grands livres reliés et en couleurs sur le Western ou la Comédie Musicale et plus encore sur Tex Avery (lui aussi abonné au poste télévisuel à chaque Noël) que l’on aime feuilleter, négligemment affalé au coin de la cheminée (ça c’est pour le bobos) (1).

Clint Eastwood (c) D.R.
Nécessaire par la somme de renseignements glanés dans les ouvrages anglo-saxons et français  parus sur le cinéaste jusqu’à ce jour ; le livre de Patrick Brion est à utiliser comme un dictionnaire. On y retourne pour vérifier une date, un détail de production, une info de casting. On s’amuse, si on est curieux, à lire les génériques, on repère des noms à voix haute, et, commence alors, presque à notre insu, un travail de déchiffrement et de recoupement où l’on constate, in fine, que le cinéaste américain a bâtit sa carrière avec une poignée de fidèles, toujours au poste après quarante ans de bons et loyaux services. Un peu comme notre Patrick national qui, depuis plus de 27 ans, berce nos oreilles de ciné-clubbers de France 3 du dimanche soir, avec ses inflexions montantes spectrales (ah que de frissons encourus à l’écoute de cette inimitable voix sans visage…) Le hic commence à l’analyse critique, un brin formelle et disons le net, parfois décevante pour tout eastwoodien titillé par le démon de l’interprétation. Je reste un peu sur ma faim lorsque je lis ceci  à propos d’un des plus grands westerns américains du cinéma et son plus beau film (là, c’est moi qui, carrément, lui décerne cette distinction !) Josey Wales, hors la loi : " la longue scène entre Josey Wales et lui, où ils se confient l’un à l’autre et deviennent frères de sang, est très belle"