Il y a ainsi, pour chacun des films interprétés et réalisés par Clint Eastwood, ce genre d’avis et de propos (des opinions…) d’un spécialiste du cinéma. On peut légitimement espérer plus au regard du travail iconographique et instructif essentielle proposé dans cet ouvrage poids lourd ( près de 600 pages…). Et c’est alors que notre David / Nicolas Chemin terrasse le grand Brion (grand car plus âgé, plus connu, plus expérimenté) de par sa verve critique pointue et savoureuse.

Lorsqu’on se décide à acheter un bouquin de cinéma dont on ne sait strictement rien de l’auteur (le cas pour Nicolas Chemin qui signe ici sa première édition), on feuillette distraitement les chapitres et chapeaux, on survole la quatrième de couverture et on se fixe la rétine sur les photographies, avatar primordial déclenchant ou non l’acte d’achat. Avec le sieur Chemin, les mots se savourent " l’Homme des hautes plaines : le Christ et la crise de foi ", " le dilemme de l’homme : l’aloi du talion ", " manichéisme décidé haut " " oedipe froid ". Les vocables flinguent et claquent comme le regard d’acier de celui qui fut et reste pour beaucoup de gens Dirty Harry. L’étude se focalise sur cinq films ( L’Homme des Hautes Plaines, Josey Wales, hors-la-loi, Bronco Billy, Pale Rider, Impitoyable) avec bille en tête le western. Le cinéaste est apparu au cinéma alors que le genre était moribond, John Ford n’était plus, la mélancolie ( The Searchers 1956, Cheyennes’s Autumn 1964) et la guerre du Viet-Nam ont fait leurs ravages. Ne peut surgir alors que la grimace nihiliste d’un certain Léone Sergio ayant racolé sur son passage un obscur comédien américain propre (à l’époque et pour plus très longtemps…) sous tous rapports : Clint Eastwood himself.