On trouvera par exemple une présentation
assez développée sur Dimitri Chostakovich, et
une citation de lui, datant de la fin des années 20 :
" Il est temps que ceux qui s’intéressent
à la musique s’intéressent à la musique
de cinéma, qu’ils mettent fin au gâchis et à
l’esprit anti-artistique qui règnent en ce domaine ",
suivi d’une autre déclaration : " La
musique dans un film constitue un agent puissant et ne peut
être réduit à une simple illustration. "
(Seul petit regret, l’absence des références exactes
des citations, même si la place le permettait difficilement).
Si Houben décrit ces 985 compositeurs en se défendant
de donner son avis sur tel ou tel musicien, ce dictionnaire
n’en reste pas moins marqué par un amour et une reconnaissance
pour quelques œuvres et musiciens uniques, et ce par la longueur
octroyée à certaines présentations de compositeur.
Un amour simplement mélomane et cinéphile. " L'ouvrage
peut intéresser autant les cinéphiles (collectionneurs
de B.O. ou non) que les mélomanes " dit-il.
Reste peut-être ainsi aux futures encyclopédies
sur la musique au cinéma à recentrer sur une problématique
donnée, à travers une taxinomie, critique ou non,
sur " L’influence des compositeurs européens
dans le cinéma américain ", " Les
compositeurs de cinéma dans l’ère électronique ",
" Les compositeurs de cinéma et la musique
dite savante " Le dictionnaire de Jean-François
Houben est un premier grand pas.
" A ce
jour, il n'existait, en langue française, qu'une quarantaine
d'ouvrages et de publications (que j'ai recensés dans
le n°100 de CinémAction) concernant la " musique
à l'écran ". Ce qui demeure relativement
peu... en regard de la plupart des autres aspects du cinéma.
Dans ces conditions, il va de soi que tout livre supplémentaire
de qualité (analytique, historique ou biographique)
est le bienvenu ! "
La photo de couverture de 1000 compositeurs est
assez explicite, on y voit Georges Delerue dirigeant sa musique
les bras et la baguette dans une position de matador prêt
à donner le coup de grâce à l’orchestre
et aux auditeurs. Cette même grâce violente de
la musique de film qu’il faut plus que jamais mettre en lumière.
La musique au cinéma, pas illustration ou traduction,
mais tour à tour l’épée de Damoclès
au-dessus des héros et l’arme secrète du cœur.
1)Feux croisés sur la critique
de Jean-François Houben Ed./Cerf, coll.
7e Art, 1999 et Dictionnaire de
l’édition du cinéma, de Jean-François
Houben Ed Colmet-Télérama, coll.
CinémaAction, 2001
2)
Germaine Tailleferre était aussi
connue comme membre du groupe " Les
Six ", composé de quelques noms
familiers pour les amateurs de musique de films :
Georges Auric, Louis Durey, Azrthur Honegger,
Darius Milhaud et Francis Poulenc.